Des mois sans bar, sans resto, sans ciné. La période est morose, et pour ne rien arranger, 2021 sera également une année pauvre en emojis. Le fautif est toujours le même : le Covid-19. Le consortium Unicode, qui supervise la création et le lancement de nouveaux emojis, repose en effet sur le travail de bénévoles or, en cette période de crise sanitaire, ces contributeurs ont eu moins de temps libre à consacrer à ce projet. « Dans l’intérêt de tout le monde, nous avons préféré décaler la date de sortie de notre nouvelle version 14.0.», avait annoncé le consortium en avril 2020.
Si la crise du Covid-19 est loin d’être réglée, les affaires reprennent dans le domaine des emojis. « Le comité Unicode chargé d’étudier les propositions d’emojis est de retour !», a annoncé avec enthousiasme sa présidente, Jennifer Daniel, le 15 avril dans un billet.
Un élément clé vers une meilleure représentation de la société
Les emojis déposés maintenant, qui recevront un feu vert, seront disponibles en 2023. Ces symboles sont en effet bien plus importants qu’on ne pourrait le penser, au premier coup d’œil. La possibilité de choisir différentes couleurs de peau était, par exemple, un élément clé vers une meilleure représentation de la société, tout comme l’arrivée du drapeau transgenre et de personnes non binaires.
Les emojis sont aussi bien plus complexes à sélectionner qu’on ne pourrait le croire. « Lorsqu’il y autant d’aliments que d’ingrédients dans le monde, autant de genres que de personnes sur la planète, et une variété d’objets limitée seulement par notre imagination, chaque ajout au catalogue d’emojis comporte le risque de créer des zones d’exclusions, sans même le vouloir », souligne Jennifer Daniel.
Comment faire accepter un nouvel emoji ?
Le nombre d’emojis ajoutés chaque année est réduit (une trentaine en moyenne). Faire valider sa proposition est donc loin d’être simple. Pour augmenter vos chances, la présidente du comité Unicode conseille de bien lire les recommandations sur la manière de proposer un nouvel emoji, et de remplir la totalité des champs du dossier. Par exemple :
- L’emoji proposé peut-il être utilisé de manière métaphorique ou symbolique ?
- De quelle manière cet emoji peut-il être combiné avec d’autres emojis pour faire passer un message inédit ?
- Cet emoji représente-il quelque chose qui n’est pour l’heure pas représenté ?
- La fréquence d’usage de cet emoji sera-t-elle élevée ?
Si votre emoji est refusé, ne soyez pas trop déçus. Cela ne signifie pas que l’idée était fondamentalement mauvaise. De nombreuses propositions sont par exemple refusées car elles sont trop spécifiques. « Nous ne pouvons pas ajouter chaque type de fleurs, chaque race de chien, chaque couleur de boisson », explique Jennifer Daniel. Autre motif pouvant entraîner un refus : le concept véhiculé par l’emoji peut d’ors et déjà être représenté, via une séquence d’emojis existants. Pas besoin, par exemple, d’une image de poubelle en feu, la combinaison des emojis 🗑️🔥 permettant déjà d’exprimer facilement cette idée.
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