Zoe Roth, plus connue sous le nom de Disaster Girl, a mis la photo à la base du mème en vente aux enchères. Elle a empoché plusieurs centaines de milliers de dollars, mais a surtout pu reprendre le contrôle de son image.

Tout a commencé il y a quelques semaines, lorsque Laina Morris, que la plupart des gens connaissent sous le nom d’Overly Attached Girlfriend, a mis en vente la photo qui a fait d’elle un mème. En en faisant un NFT, elle a réussi à la vendre pour plus de 200 ETH, soit plus de 400 000 dollars. Depuis, la vente a inspiré de nombreuses stars involontaires d’internet. Numerama avait consacré un article à ces personnes, devenues instantanément et involontairement célèbres dans les années 2000 à travers des mèmes, et qui, une dizaine d’années plus tard, ont décidé de se mettre aux NFT.

Disaster Girl, de son vrai nom Zoe Roth, a suivi l’exemple de Laina Morris, et a presque battu son record : la photo à l’origine du mème a été vendue pour 180 ETH, et près de 500 000 dollars, rapporte le New York Times.

Sur Fundation, le NFT de Disaster Girl s'est vendu pour 180 ETH // Source : Foundation

Sur Fundation, le NFT de Disaster Girl s'est vendu pour 180 ETH

Source : Foundation

Mais pourquoi acheter un NFT de mème ?

Les NFT, (non fungible tokens ou jetons non échangeables), permettent de certifier l’authenticité d’un fichier en inscrivant la propriété de ce dernier sur la blockchain. Depuis le début de l’année, ce mécanisme a bouleversé la notion de propriété sur Internet, où tout fichier était téléchargeable et duplicable en quelques clics. Les NFT ont également permis à un marché de l’art virtuel d’émerger, et certaines oeuvres s’arrachent pour des millions de dollars. Cependant, le manque de régulation sur certaines plateformes de vente de NFT a hélas donné lieu à des vols d’oeuvres d’art virtuelles.

Mais les NFT ne permettent pas que de vendre des certificats d’authenticité ou de voler des oeuvres d’art sur Internet  : pour ces anciennes stars involontaires d’internet, ces NFT permettent aussi de se réapproprier leurs images. Lors d’une interview avec le New York Times, Zoe Roth a expliqué au journaliste que « vendre le mème était une façon de reprendre le contrôle » sur une situation qu’elle ne pouvait pas, jusque là, maîtriser.

Une façon de racheter son image

« On n’a pas laissé le choix aux gens qui sont devenus des mèmes », raconte-t-elle. « Donc, que ce soit une bonne ou une mauvaise ou une mauvaise expérience, il faut en tirer le maximum ». Avec l’argent qu’elle a touché, Zoe Roth compte rembourser son prêt étudiant, et donner à des oeuvres caritatives.

Zoe Roth n’est pas la seule à se servir de la blockchain pour retrouver du contrôle sur son image : la modèle Emily Ratajkowski a récemment mis en vente un NFT représentant un selfie d’elle devant un tableau, lui-même une photo tirée de son compte Instagram, mais qui avait été mis en vente sans son consentement. Le nom du NFT ? Buying Myself Back, que l’on peut traduire par « Racheter mon image », en français.

Numerama vous parlera plus longuement, ce weekend, des perspectives que la blockchain peut offrir aux femmes, dans un article tiré de la dernière édition de notre newsletter Règle 30 (pour s’y abonner, c’est par ici).

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