« Qu’on arrête de construire des mosquées je suis ok pour les faire sauter », « Flash ball … ne vous gènez (sic) pas les CRS bimbardez-les (sic) vous avez le soutien des Français ». Ces messages orduriers et ces appels à la violence ont été publiés sur Twitter par Danielle Delavaud, la candidate du Rassemblement national pour les élections départementales en Corrèze.
Elle a depuis été désinvestie par le parti d’extrême droite, près de quatre ans après avoir publié ces tweets. L’information a été révélée par France Bleu Limousin le jeudi 20 mai 2021.
Des propos de 2017
Les tweets, qui ont été supprimés récemment, datent de 2017, mais n’étaient pas connus du Rassemblement national selon Valéry Élophe, le secrétaire départemental du parti en Corrèze. « Je les ai découverts ça fait deux jours », a-t-il expliqué à France Bleu. Il a annoncé avoir immédiatement prévenu le parti. La décision de désinvestir Danielle Delavaud a été prise le mardi 18 mai.
L’article ne précise pas pourquoi ces tweets ne sont réapparus que maintenant, presque 4 ans après leur publication, mais Valéry Élophe a assuré à la radio que s’il « [avait] eu connaissance de ces propos, avant qu’elle ait fait part de sa candidature, on aurait refusé son investiture ».
Ce n’est pas la première fois que le parti est confronté à ce genre de situation : en 2017, le média Buzzfeed News avait révélé que de nombreux candidats du Rassemblement national (à l’époque appelé Front national) avaient publié, aimé ou partagé des contenus racistes ou homophobes.
Quelles sanctions ?
Le cas de Danielle Delavaux rappelle également celui de Christophe Rippert, un ancien conseiller municipal de la majorité Rassemblement national de la ville du Pontet. En 2020, ce dernier a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir commenté sur Facebook une photo de prière musulmane dans la rue en disant qu’il aimerait « écraser toute cette merde ». Il avait été poursuivi pour provocation à la haine raciale.
L’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination raciale est un délit passible d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende, détaille le site du Service Public. Il est défini comme « le fait de pousser par ses actes des tiers à manifester de la haine à l’égard de certaines personnes, en raison de leur couleur de peau, de leur origine ou de leur religion ». Pour l’heure, aucune plainte n’a été déposée contre Danielle Delavaux.
Interrogée par France Bleu Limousin, l’ancienne candidate du Rassemblement national a trouvé « dommage » que la sanction du parti arrive « cinq (sic) ans après ». « S’ils l’avaient vu avant, ils m’auraient prévenue, je l’aurai supprimée». Elle explique qu’elle est « très contrariée d’avoir fait ça. J’avais pas la maturité que j’ai aujourd’hui, depuis que je milite, maintenant depuis 2017 ». France Bleu précise également qu’elle « regrette » l’éviction du parti, qu’elle prend comme « une punition ».
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