Motivés par la grève observée au sein d’Activision Blizzard, plusieurs centaines d’employés Ubisoft ont signé une lettre à charge contre Ubisoft et l’industrie du jeu vidéo en général. Le sujet est toujours le même : l’environnement toxique.

« Nous vous croyons, nous sommes debout avec vous et nous vous soutenons » : dans une lettre publiée par Axios le 28 juillet, plusieurs centaines d’employés d’Ubisoft font front commun avec ceux d’Activision Blizzard et dénoncent l’environnement toxique dans lequel ils sont plongés depuis plusieurs années. La grève des salariés de Blizzard a poussé les effectifs de l’éditeur français à réagir, à leur tour, avec un communiqué à charge contre l’entreprise. Près de 500 personnes auraient signé. 

Au-delà du soutien, légitime, apporté à celles et ceux qui travaillent pour Activision Blizzard, les employés d’Ubisoft mettent leur firme devant ses responsabilités. Ces derniers mois, plusieurs enquêtes, dont certaines menées par Numerama, ont mis en exergue des comportements graves (discrimination, harcèlement, agressions sexuelles) — particulièrement à l’encontre des femmes. Et, visiblement, les mesures prises pour les combattre ne sont pas suffisantes. « Nous n’avons rien vu de plus qu’une année de belles paroles, de promesses vaines et une incapacité ou une réticence à limoger des coupables connus », peut-on lire. 

Le logo d'Ubisoft  // Source : Ubisoft

Le logo d'Ubisoft

Source : Ubisoft

Un appel à toute l’industrie du jeu

Selon les employés, seuls les coupables décrits comme publics (lire : les noms sortis dans l’espace médiatique) ont été licenciés. « Vous avez laissé les autres continuer ou, pire, vous les avez promus, les bougeant de studio en studio, d’équipe en équipe, leur donnant seconde chance après seconde chance, sans aucune répercussion. Ce cycle doit cesser », poursuivent-ils. Ubisoft a récemment nommé un homme accusé de « comportement abusif » à la tête du prochain Assassin’s Creed.

Les signataires dénoncent des actions d’Ubisoft insuffisantes (exemple : des sessions de coaching qui peuvent facilement être ignorées) et réclament un siège à la table des futures discussions sur le sujet. Aujourd’hui, le lien avec la direction est rompu et la défiance est de mise, estiment les signataires : « Nous ne croyons plus à votre engagement pour corriger le problème à sa racine. »

Les employés d’Ubisoft ne veulent pas s’arrêter à leur seul cas et évoquent la mise en place d’un ensemble de règles définies par plusieurs parties prenantes de l’industrie, et ce à une échelle globale : « Nous proposons à Activision Blizzard, à Ubisoft, à d’autres éditeurs et à des développeurs de collaborer pour aboutir à un ensemble de règles et de processus pour gérer ces soucis. Cette collaboration doit impliquer des employés qui ne sont pas dans le management et des représentants syndicaux. » En somme, la prise de conscience ne doit pas s’arrêter à ce qui sort dans la presse. 

La réponse d’Ubisoft

Ubisoft n’a pas tardé à réagir à ces propos qui le visent directement. Dans sa réponse, l’entreprise met en avant « des changements fondamentaux », décidés grâce à des « retours internes partagés par les équipes ». « Ubisoft a procédé à des changements significatifs dans le but de créer un environnement de travail inclusif et sûr », indique-t-elle. Le texte concède qu’il y a encore beaucoup de travail à faire, soit ce qui est mis en avant par une partie de ses employés. 

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