Le premier « réseau social » créé par Donald Trump avait connu un échec cuisant, le deuxième ne semble pas beaucoup mieux engagé. Exclu des principales plateformes sociales, notamment Twitter, l’ancien président américain tient désormais mordicus à créer son propre site communautaire. Son dernier essai en date, Truth Social, a été annoncé le 20 octobre par un communiqué de Trump Media and Technology Group, avec une date de lancement fixée plus tard dans l’année.
L’annonce a cependant déclenché une réponse immédiate du Software Freedom Conservancy (SFC), révèle The Verge. Le SFC accuse le réseau social de Donald Trump d’utiliser le code de Mastodon sans en respecter la licence. Le code du réseau social Mastodon est libre et open source. Il n’est donc pas illégal de le consulter, ni de s’en servir pour bâtir sa propre plateforme. Les personnes qui souhaitent utiliser ce code sont cependant tenues de remplir certaines obligations détaillées dans sa licence, l’Affero General Public License (AGPLv3), notamment le fait de rendre leur propre code source accessible à tous.
Risques de poursuites judiciaires
Il semble y avoir de fortes similitudes entre Truth Social et Mastodon. Un journaliste du Washington Post note ainsi que les développeurs de Truth mentionnent l’apparition du logo Mastodon dans leur liste de bugs. La page d’accueil de Truth Social ressemble également étrangement à celle de Mastodon. Le réseau social de Donald Trump n’est pas encore officiellement lancé, mais la plateforme — qui a déjà donné des accès test à certains internautes– n’a pour le moment pas rendu son code source accessible. Les conditions d’utilisation du service évoquent au contraire un code « propriétaire ».
« Les premiers éléments remontés suggèrent que le groupe de Trump a lancé publiquement une soi-disant version Test de leur produit Truth Social, en se basant sur la plateforme logicielle de Mastodon sous AGPLv3. De nombreux utilisateurs ont pu créer des comptes et les utiliser — brièvement. Cependant, lorsque vous lancez n’importe quel site sur Internet sous la licence AGPLv3, celle-ci requiert que vous fournissiez (à tous les utilisateurs) une option pour recevoir l’intégralité de la source correspondant au site basé sur ce code. Ces early users n’ont pas reçu le code source, et le groupe de Trump ignore à l’heure actuelle, leur demandes très publiques, de le faire », indique le SFC.
Le SFC a indiqué qu’il accordait trente jours de délai au Trump Media and Technology Group pour régulariser cette situation, faute de quoi l’accès au code lui sera interdit. Dans ce cas de figure, le groupe de Donald Trump devrait reconstruire son réseau social de zéro avant le lancement ou s’exposer au risque de poursuites judiciaires de la part du SFC. Rappelons que Donald Trump a été banni de Twitter et de Facebook en janvier 2021. Le président américain avait, à cette période, fait de multiples fausses déclarations, affirmant sans preuve aucune qu’une fraude électorale massive s’était déroulée pendant les élections qu’il venait de perdre. Une attitude accusée d’avoir incité activement ses partisans à commettre des actes répréhensibles, tels qu’envahir le Capitole, siège du Congrès américain. Un action très grave pendant laquelle des personnes ont perdu la vie.
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