Des studios en Ukraine, mais aussi à l’étranger, se mobilisent face à la guerre déclenchée par la Russie.

L’industrie du jeu vidéo est elle aussi rattrapée par la réalité de la guerre en Ukraine, à commencer par les studios qui se trouvent sur place. Alors que le conflit se poursuit, des prises de parole ont eu lieu sur Twitter, tantôt pour dénoncer l’agression russe, tantôt pour appeler à des initiatives de soutien envers Kiev, sa population et son armée.

C’est le cas de l’entreprise GSC Game World, qui est basée à Kiev. « La Fédération de Russie a déclaré la guerre à l’Ukraine. L’avenir est incertain, mais nous sommes sûrs de nos forces armées et de notre pays. Nous demandons à tous : ne restez pas à l’écart et aidez ceux qui sont dans le besoin », écrit le studio dans un tweet publié le 24 février.

Dans un second message, le public est justement appelé à montrer un soutien plus concret envers les forces armées ukrainiennes, qui sont dans l’obligation de se confronter aux nombreuses divisions russes. Un appel aux dons est ainsi formulé, qui rappelle d’ailleurs celui passé par les autorités ukrainiennes dans les premières heures du conflit.

S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chernobyl // Source : GSC Game World
S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chernobyl // Source : GSC Game World

GSC Game World n’est peut-être pas un nom très parlant pour le public, mais les jeux vidéo qu’il a développés ont acquis une notoriété certaine : on pense à la série Cossacks (dont un épisode est, ironie du sort, intitulé European Wars), ou à bien à S.T.A.L.K.E.R.. Un troisième volet, S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chernobyl, attendu pour décembre 2022, risque d’être repoussé.

« Nous ne pouvons pas rester sans rien faire. La Russie attaque notre patrie et nie la souveraineté de l’Ukraine. Nous essayons de rester en sécurité, mais c’est la guerre, il n’y a pas deux façons de le faire. Nous appelons tout le monde à forcer Poutine à se retirer de nos terres », a réagi de son côté un autre studio localisé en Ukraine, Frogwares, toujours le 24 février.

Le développeur, qui a adapté sur console et PC des aventures mettant en scène Sherlock Holmes (le dernier portage, Sherlock Holmes: Chapter One, est sorti en 2021 sur Windows, mais aussi sur les deux dernières générations de consoles lancées par Sony et Microsoft), mais aussi un univers tiré de Lovecraft avec The Sinking City, a ajouté :

« Nous sommes une nation pacifique, et depuis que nous avons acquis notre indépendance, nous n’avons jamais attaqué ou menacé qui que ce soit. À cause de cette situation, notre travail sera affecté et nos vies peuvent être détruites ». Outre l’Ukraine, Frogwares dispose aussi de locaux en Irlande. Et c’est d’ailleurs d’autres pays européens que des marques de soutien sont apparues.

Un solidarité hors de l’Ukraine

Le 24 février, l’entreprise 11 bit studios, à qui l’on doit le récent Frostpunk, a apporté son soutien à l’Ukraine en faisant savoir qu’au cours des 7 prochains jours, tous les bénéfices provenant du jeu This War of Mine, qui porte en lui un message anti-guerre, seront reversés à la Croix Rouge ukrainienne. Le message est accompagné d’un hashtag qui n’a pas besoin de traduction : #fuckthewar.

Dans This War of Mine, le joueur ou la joueuse se retrouve du côté des civils qui tentent de survivre tant bien que mal dans une région dévastée par la guerre. Le jeu vous demande de collecter de la nourriture, éviter les troupes ennemies au-dehors, améliorer le refuge et économiser vos réserves. Bien sûr, le jeu se montre parfois cruel, en vous poussant à faire des choix impossibles.

This War of Mine
Dans une guerre, tout le monde n’est pas un soldat. // Source : This War of Mine

La mobilisation de 11 bit studios n’est pas vraiment surprenante, compte tenu de la réalité de la géographie : l’entreprise est située en Pologne, pays qui partage une frontière commune avec l’Ukraine. Or, il a été constaté que des bombardements russes ont eu lieu à Loutsk, à 80 km de la démarcation. Cette réalité explique aussi sans doute la mobilisation similaire de CD Projekt Red.

Le célèbre éditeur, qui est également basé en Pologne, et à qui l’on doit des best sellers comme The Witcher 3 et Cyberpunk 2077, a annoncé le 25 février un don d’environ 216 000 euros (un million de zlotis, la monnaie polonaise) à l’ONG Polska Akcja Humanitarna pour soutenir les projets d’assistance et de défense de l’Ukraine.

« Nous ne pouvons pas rester indifférents face à une telle injustice et nous demandons à chacun de se joindre à nous et d’aider de quelque manière que ce soit. Ensemble, nous pouvons faire une énorme différence ! », a commenté CD Projekt Red, qui fait part de son choc et de son indignation contre cette attaque visant « des voisins et amis ».

« Nous ne pouvons pas rester indifférents face à une telle injustice »

CD Projekt Red

Ailleurs, des initiatives semblables ont été observées : c’est le cas de Slipways, qui a annoncé reverser une semaine de bénéfices à la Croix Rouge polonaise, mais aussi d’Amanita Design, qui se tournera vers une ONG tchèque. De son côté, State of Play va lui aussi donner une semaine de bénéfices à la Croix Rouge ukrainienne, toujours en solidarité des victimes de la guerre.

En France, on peut relever un message de soutien de la part de Gameloft, qui est un spécialiste du jeu vidéo sur mobile, dans la mesure il le studio français, filiale de Vivendi (et qui appartenait autrefois au studio Ubisoft), à des équipes à Kharkiv et Lviv. Gameloft se dit attristé par la course des évènements et suit de près l’évolution dans le pays.

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