Le conflit Ukraine-Russie se déroule aussi sur un autre terrain : l’espace. Entre la station spatiale internationale et les collaborations scientifiques, la coopération dans le domaine spatial est mise à mal.

L’offensive russe en Ukraine se double d’une autre guerre : la « cyber » guerre. Mais ce n’est pas la seule dimension alternative du conflit. Car l’agression conduite par la Russie en Ukraine se déroule aussi sur un autre terrain : l’espace. La station spatiale internationale, en particulier, est un lieu de coopération entre plusieurs pays : rien qu’à l’heure actuelle, on y trouve quatre Américains, un Allemand et deux Russes.

Bien que l’espace soit un lieu de coopération, le directeur de l’agence spatiale russe, Roscosmos, semblait prêt à changer de ton en la matière, en suggérant des représailles dans une série de tweets publiée au début du conflit : « Voulez-vous détruire notre coopération avec l’ISS ? […] Peut-être que le président Biden ne le sait pas, alors expliquez-lui que la correction de l’orbite de la station et ses capacités d’évitement des débris spatiaux sont produites exclusivement par les moteurs du cargo russe Progress. […] Si vous renoncez à cette coopération, qui est-ce qui pourra sauver l’ISS d’une désorbitation incontrôlée, avec un risque de chute sur les États-Unis ou l’Europe? »

L’ISS pourrait-elle vraiment être en danger à cause de la guerre sur Terre ? D’autres coopérations du domaine spatiales sont-elles affectées par le conflit ? Dans cette vidéo Numerama, on résume en 5 minutes les enjeux spatiaux de la guerre en Ukraine :

ExoMars chamboulé

Bien qu’il y ait peu de chance que l’ISS soit vraiment mise en danger par le conflit, en particulier car les astronautes doivent se détacher de la politique au sol, cette guerre met surtout un coup de frein aux collaborations scientifiques. Le programme ExoMars, dont le rover martien Rosalind Franklin devait décoller en 2022, est repoussé indéfiniment pour l’instant. Et à bord de l’ISS, les astronautes russes ne coopéreront pas avec l’astronaute allemand sur une mission qui était originellement un partenariat.

Le spatial n’est pas seul concerné par ce chamboulement. C’est tout le milieu scientifique dans son ensemble : le CNRS suspend toutes ses collaborations avec la Russie. Le CERN a aussi pris ses distances.

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