C’est l’un des serpents de mer de l’Union européenne : le changement d’heure doit être supprimé depuis déjà quatre ans, sans que le processus ne soit enclenché. Depuis 2018, on estime ainsi que le changement d’heure en Europe vit ses dernières heures. Pourtant, à chaque fois, le processus est repoussé.
Aux États-Unis, cela pourrait s’enclencher plus vite. Le Sénat vient d’approuver, mardi 15 mars 2022, le Sunshine Protection Act, qui permettrait dès l’an prochain d’éviter à tous les Américains de reculer ou avancer d’une heure, deux fois par an. Cela fait plus d’un siècle que les États-Unis suivent la règle du changement d’heure, même si les États ne sont pas obligés de le faire (l’Arizona ne le suit pas, par exemple).
La fin du changement d’heure, en conservant l’heure d’été, permettrait de gagner « une heure de soleil supplémentaire en hiver », a commenté un sénateur. La proposition de loi doit maintenant être votée par les députés américains avant d’être promulguée par le président Joe Biden.
En France, nous changeons d’heure depuis 1976 : cette mesure a été rétablie après le choc pétrolier de 1973 dans le but de faire des économies d’énergie. La mesure était censée être provisoire… Cela fait 40 ans qu’elle dure.
D’après un sondage de 2019, les Français et Françaises souhaitent majoritairement rester à l’heure d’été. « Le changement d’heure est de plus en plus contesté par les citoyens et son bénéfice est aujourd’hui controversé. Le gain en énergie serait désormais marginal, notamment en raison de la généralisation de l’éclairage à basse consommation », peut-on lire sur le site vie-publique.fr.
Pourquoi l’Union européenne met-elle tant de temps ?
Mais alors, que se passe-t-il pour que l’Union européenne tarde tellement à mettre en place cette modification ? La réponse se trouve du côté du Conseil de l’Union européenne, qui ne donne… plus de nouvelles. Contactée par Numerama en mars 2021, l’institution avait confirmé que le sujet n’était pas à l’agenda du conseil. Six mois plus tard, elle nous confirmait à nouveau que le projet ne figurait pas dans les plans de la présidence tournante du Conseil.
Le Parlement européen a pourtant approuvé en 2019 la fin du changement d’heure pour 2021. « Les députés souhaitent par ailleurs que les pays de l’UE et la Commission se coordonnent pour garantir que l’application de l’heure d’été dans certains pays et de l’heure d’hiver dans d’autres ne perturbe pas le fonctionnement du marché intérieur », peut-on lire sur le site officiel du Parlement, ce qui pourrait laisser entrevoir une explication possible à ce retard. Il est forcément difficile — et totalement impossible en temps de guerre — de faire se coordonner tous les États membres.
Pour l’instant, il faudra donc continuer avec le système actuel : on change d’heure en mars (passage à l’heure d’été) et en octobre (passage à l’heure d’hiver).
Si les États-Unis venaient à modifier leur règle et nous non, il faudra alors prendre en compte cette différence dans la manière dont on compte le décalage horaire, qui ne sera pas le même entre notre « heure d’hiver » et notre « heure d’été ».
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