Emmanuel Macron est candidat à sa réélection, et pour faire démarrer sa campagne, ce dernier donnait le 17 mars une conférence de presse afin de présenter les principaux points de son programme. Pendant près de 2h30, il a ainsi pu décrire ses projets sur de nombreuses thématiques, retraites, immigrations, impôts … et même métaverse.
Le candidat a, en effet, abordé le sujet lors de ses propositions sur la culture. Emmanuel Macron a déclaré vouloir se battre pour « bâtir un métaverse européen ». « C’est un sujet clé à la fois pour la création, mais aussi pour la capacité à permettre à tous nos créateurs, quels que soient leurs champs culturels et leurs champs d’activités, de créer et de ne pas dépendre d’acteurs ou d’agrégateurs anglo-saxons ou chinois, qui pourront totalement contourner les règles de respect des droits d’auteur ou des droits voisins », a-t-il annoncé. « C’est un sujet essentiel pour défendre les droits de nos auteurs ».
Mais pourquoi Emmanuel Macron parle-t-il de métaverse ?
La phrase du candidat n’est pas très claire. Les explications sont venues de Cédric O, le secrétaire d’État au numérique, qui a précisé à BFMTV que « le projet n’est pas de créer un métaverse public, mais d’appuyer certaines technologies sous-jacentes, à commencer par les moteurs graphiques. Par exemple en créant des concurrents européens aux moteurs américains Unreal Engine et Unity, les plus utilisés dans l’industrie du jeu vidéo ».
Ce que décrit le secrétaire d’État ne correspond donc pas du tout à la définition d’un métaverse. Ce mot désigne un univers virtuel, dans lequel les utilisateurs pourraient interagir entre eux grâce à des avatars et à des casques de réalité virtuelle. Le terme métaverse a été remis sur le devant de la scène par Facebook (qui a d’ailleurs changé de nom pour devenir Meta). Celui-ci a fait du développement de son univers sa nouvelle priorité. Mais l’idée des métaverses existait déjà avant, et a été surtout démocratisée par le jeu vidéo Second Life, qui permettait de se construire une véritable existence alternative en ligne.
Le projet évoqué par Emmanuel Macron dans son discours ne semble, donc, pas vraiment coller à la description habituellement donnée au métaverse. Le candidat ne fait qu’aborder un projet pour créer des entreprises européennes spécialisées dans les moteurs de jeux vidéo ou dans les outils de création 3D. Ces derniers pourraient, certes, être utilisés à terme pour un métaverse européen. Mais pour l’instant, on est bien loin du compte. Pourquoi alors dire le mot « métaverse » ? Certainement parce qu’il est à la mode chez les candidats et les candidates à la présidentielle.
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