La fuite en avant de la Russie se poursuit sur Internet. Désormais, c’est le portail d’actualité de Google qui s’est retrouvé dans le collimateur des autorités russes, au motif que ce service propagerait des informations non fiables sur la guerre en Ukraine — que Moscou présente comme une simple « opération militaire spéciale », interdisant tout autre qualificatif sous peine de lourdes sanctions pénales.
La décision de restreindre l’accès à Google News a été rendue publique le 23 mars 2022 par le régulateur russe Roskomnadzor, dont la mission est de superviser les médias, la communication et les technologies de l’information. Selon l’agence de presse russe Interfax, elle fait suite à une demande venant directement du bureau du procureur général de Russie.
En filigrane, il est reproché au service d’actualité américain de n’avoir rien fait pour empêcher la diffusion de publications qui, du point de vue de Moscou, sont fausses. En conséquence, l’accès à Google News est bloqué au niveau des opérateurs locaux — y accéder depuis la Russie reste possible, à la condition de cacher sa connexion Internet, par exemple avec un VPN.
La Russie de plus en plus intraitable avec les réseaux sociaux et les médias
La pression exercée par Moscou contre les médias et les réseaux sociaux s’est accrue brutalement depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. Nombreuses sont les sociétés à avoir été poussées au départ — c’est le cas de certaines rédactions ne pouvant plus opérer normalement en Russie — ou bien à avoir été interdites dans le pays.
Les restrictions prises par la Russie ont touché des entreprises aussi variées que Facebook, TikTok, Microsoft, Twitter, Netflix et Instagram. Du côté des rédactions, les accès ont été restreints pour la BBC, Deutsche Welle et Radio Free Europe. D’autres, comme la ZDF, la Rai, le New York Times, ont suspendu leurs activités sur place. Un graphique de l’AFP résume cette escalade croissante entre la Russie et l’Occident.
Au début du mois de mars, le Roskomnadzor a notamment pris pour cible Facebook, en l’empêchant d’opérer en Russie. Cette décision radicale apparaissait alors comme une riposte aux mesures prises en Europe contre certains médias russes, accusés de n’être que des organes de propagande déguisés en rédactions — Russia Today et Sputnik ont été exclues des pays de l’UE.
L’escalade s’est depuis poursuivie, avec une décision remarquée d’un tribunal moscovite qui a même déclaré l’entreprise Meta — qui chapeaute Facebook et Instagram — complice d’extrémisme. En cause : la décision du groupe américain de se montrer plus souple dans sa modération, de façon à laisser les internautes être injurieux ou menaçants envers les soldats russes.
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