Le gouvernement chinois bloquait le mois dernier YouTube afin d’éviter que ne se diffusent les images de brutalités policières commises contre la population. Ce n’était qu’une fois de plus parmi tant d’autres. Pékin est coutumier de ces pratiques, auxquelles il n’hésite pas à faire recours dès qu’un évènement risque de le salir. Mais la Chine a beau bafouer comme bon lui semble la liberté d’expression, aucun acteur de la scène internationale ne semble avoir suffisamment de poids – ou de courage – pour le pousser à retenir ses tendances liberticides.
Cet été Pékin allumera la flamme olympique, et le CIO se fait du mauvais sang pour les 30.000 journalistes qui couvriront les jeux. « Notre souci est que la presse soit surtout en mesure de fonctionner comme elle l’a fait lors des précédents jeux » a déclaré Kevan Gosper, membre du Comité International Olympique. Selon lui, un blocage d’Internet au cours des jeux refléterait « une très mauvaise image du pays. » On comprend qu’il s’inquiète, les journalistes sont en partie garants du succès de la manifestation à l’échelle planétaire. Or, des sites comme la BBC ou Reporters Sans Frontières y sont bloqués, ce qui risque de pénaliser considérablement leurs envoyés spéciaux.
Ne nous faisons pas d’illusions, le CIO n’a rien d’un fervent défenseur des droits de l’homme. C’est surtout son chiffre d’affaire qui l’intéresse ici. L’entreprise lucrative que constitue les Jeux Olympiques arrivera-t-elle à faire plier le gouvernement chinois, là où même Amnesty International a échoué ? Ce serait assez cynique mais pas impossible, puisque le pays serait en train de réfléchir à la désactivation du grand pare-feu chinois, du moins, juste le temps des J.O…
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