Alors que la loi Hadopi est sur le point, malgré les innombrables protestations, d’être adoptée, certains ont déjà réfléchi sur les moyens de passer outre les filets que mettront en place les ayants droit. Parmi eux, la possibilité de nommer différemment les fichiers, pour tromper les moteurs de recherche (ce qui serait, cependant, une manière totalement contreproductive de pérenniser le P2P).
La société Avestigo spécialisée dans la chasse aux pirates vient toutefois de présenter les résultats de tests de sa technologie de reconnaissance des vidéos. Selon ces tests réalisés par Broadband Testing, de 97,9 % à 100 % des différentes versions de films auraient été détectées, sans aucun « faux positif » capté. « Les stratégies envisagées de détection puis de lutte contre ce phénomène croissant exigent de disposer d’une technologie fiable de reconnaissance de contenu vidéo, permettant ainsi de s’affranchir d’un risque de ‘fausse alarme’ au contraire des simples détections par mots-clés ou titre de fichier » explique la société. Laquelle a, évidemment, tout intérêt à présenter des résultats les plus flatteurs possibles, sans que l’on ne puisse les mettre en doute. La méthode utilisée et les fichiers employés n’ont pas été révélés.
La technologie d’Avestigo permet de reconnaître les fichiers traqués par les ayants droit, même lorsque ceux-ci se résument à un court extrait (on pense aux bandes annonces), à un fichier fortement compressé, ayant une image floue ou redimensionée, qu’ils ont une bande son différente (les images détournées ne sont donc pas à l’abri) ou une vitesse de défilement modifiée.
Parmi les clients d’Avestigo ayant eu l’autorisation de fliquer les réseaux figurent la Sacem et la SCPP, mais aussi la SPPF, Universal Music, et Gaumont Buena Vista International. Avestigo a même prévu l’intégration à son logiciel AdvestiSEARCH d’un service de riposte graduée…
Petit détail amusant. La société fournit aussi une solution de détection pour monétisation de contenu copyrighté sur site de partage, chose que Pascal Nègre estime impossible à appliquer dans l’hypothèse d’une licence globale. Pourtant, il est client d’Avestigo. Et si la société est capable de détecter avec autant de précision les contenus échangés sur les réseaux de P2P, pourquoi ne serait-elle pas capable de le faire en vue d’une comptabilisation des œuvres échangées pour mettre en place une licence globale ? |
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