Le seigneur du Royaume Déchu fut le premier à trouver une pierre d’invocation. Ses armées semblaient invincibles, jusqu’à ce que les autres factions en trouvent aussi. Depuis, les invocateurs mènent leurs troupes à la guerre. Opterez-vous pour la bonne stratégie afin de prendre le dessus sur votre adversaire ?
Dans Summoner Wars, deux joueurs s’affrontent dans le but de détruire l’invocateur adverse. Avant de jouer, ils choisissent leur faction parmi les six proposées dans la boîte. Chacune est constituée de trente cartes, constituant son armée, dispose de ses propres troupes et d’une stratégie bien spécifique.
Le plateau de jeu représente le champ de bataille, un quadrillage de 6 par 8 cases, sur lesquels on place et déplace ses cartes. On commence par placer son invocateur, deux troupes, et un portail, selon une disposition définie par la faction choisie, puis la partie débute.
Un tour de jeu se déroule en six phases. Les trois premières consistent à invoquer de nouvelles unités de sa main sur une case vide adjacente à un de ses portails, en dépensant les points de magie requis, déplacer jusqu’à trois unités d’une ou deux cases chacune, et construire de nouveaux portails, là encore en dépensant les points de magie requis.
Vient ensuite l’un des phases les plus importantes, celle d’attaque. Jusqu’à trois de nos unités peuvent attaquer des cibles adverses, soit au corps-à-corps, soit à distance, en fonction des capacités de nos troupes. Les dégâts sont déterminés en lançant des dés selon la force de nos unités. Quand les points de vie d’une unité tombent à zéro, elle est détruite. En récompense, on gagne un point de magie.
Enfin, on peut défausser des cartes de sa main, chacune d’elles rapportant un point de magie, puis on pioche des cartes pour en avoir cinq en main. Si l’on arrive au bout du paquet, tant pis, il faut faire avec ce qu’on a jusqu’à la fin de la partie.
Les tours s’enchaînent de la sorte, les joueurs jouant à tour de rôle et la partie s’arrête dès qu’un invocateur est détruit.
Chaque faction dispose de différents types d’unités, dont notamment les champions, très forts, mais coûteux en magie, et d’une mécanique qui lui est propre. Le Royaume Déchu, par exemple, peut faire revenir des unités du cimetière sur le champ de bataille. Les Avangardes, des espèces de paladins, piochent énormément de cartes, leur conférant ainsi plus de possibilités. Les unités des Gobelins des Cavernes ne coûtent pas cher et peuvent attaquer plusieurs fois dans le tour. Etc.
Pourquoi jouer à Summoner Wars ?
Le nom de Summoner Wars, ou la description faite ci-dessus vous rappellent peut-être quelque chose. C’est bien normal. Outre le jeu vidéo mobile homonyme, mais sans aucun rapport, une première version était déjà publiée en 2012 en France.
Et, donc, dix ans plus tard, qu’est-ce que ça donne ? Comme à l’époque : une bombe, rien de moins.
C’est bien simple, en ce qui nous concerne, Summoner Wars est l’un des tout meilleurs jeux de stratégie et d’affrontement pour deux joueurs existant, à égalité avec les excellents Champ d’Honneur, un de nos coups de cœur de 2019, et Magic. L’auteur et l’éditeur ont même profité de cette réédition pour corriger quelques points, fluidifier encore le déroulement des tours et rééquilibrer les factions. Les illustrations ont également été revues, elles sont nettement plus réussies, colorées, et dans l’air du temps.
Qu’est-ce qui le rend alors si incontournable ? Ses règles pour commencer, vraiment très simples. À quelques détails près, la description en début d’article est quasiment complète. Également, un juste équilibre de stratégie et d’aléatoire (entre le tirage des cartes et les lancers de dés), rarement frustrant, à moins vraiment d’accumuler la poisse. Si l’on gagne, c’est parce que l’on a été plus malin que l’adversaire, si l’on perd, c’est parce qu’il a eu de la chance. Enfin, des tours fluides et des parties rapides et nerveuses, d’une heure tout au plus si vraiment on va jusqu’au bout des paquets. Le jeu encourage même à attaquer à chaque tour, car si l’on ne le fait pas, notre invocateur se prend des dégâts.
Surtout, on apprécie la grande diversité apportée par les différentes factions, leurs unités spécifiques et leurs pouvoirs qui déterminent la façon dont il faut, dans l’idéal, les jouer. Ceci implique un peu de texte et de mots-clés sur chaque carte et demande un petit temps d’appropriation la première fois que l’on prend les commandes d’une nouvelle faction. Mais, rien de bien compliqué, et ça fait aussi partie du plaisir de la découverte. Notons à ce sujet que les 8 ans minimum indiqués sur la boîte nous semblent un peu optimistes. Il y a tout de même pas mal de texte à lire et des choix stratégiques à faire. Ciblez plutôt 10 ans, c’est plus prudent.
Serions-nous donc en présence du jeu parfait, sans aucun défaut ? Presque, à un tout petit détail prêt, mais qui n’a rien à voir avec son aspect ludique. La boîte ne propose aucun rangement. On aurait aimé qu’elle contienne des inserts ou des séparations, pour stocker les paquets de factions proprement. Mais là, rien. Sans compter les factions à venir.
Puisque oui, de nouvelles boîtes, plus petites, sont d’ores et déjà prévues. Celle que nous vous présentons aujourd’hui est nommée « Master Set ». Outre les six factions, elle contient un grand plateau cartonné. Une seconde boîte, le « Starter Set », arrive en juillet. Elle ne contient que deux nouvelles factions et le plateau est une feuille pliée. Elle est en revanche bien moins chère, et c’est une bonne manière de découvrir le jeu avant de craquer pour le reste… et vous allez craquer. Enfin, deux petits paquets, comprenant chacun une nouvelle faction, existent déjà en anglais. Espérons qu’ils arrivent bientôt en français.
Si vous êtes adeptes de jeux d’affrontement et de stratégie à deux joueurs, foncez les yeux fermés sur Summoner Wars. Si les règles sont simples, la maitrise des différentes factions vous demandera quelques parties. Et, dans tous les cas, une juste dose de hasard vient mettre son grain de sel et peut permettre des retournements de situation. Les parties sont tendues, et il est rare de s’arrêter à la première. Une revanche, suivie d’une éventuelle belle, est généralement de mise. L’auteur et l’éditeur ont eu le nez creux de ressortir ce jeu dix ans après sa première publication. Ils ont même réussi à l’améliorer encore. Et, même si l’on a déjà largement de quoi s’amuser, on a tout de même hâte de découvrir les prochaines factions.
- Summoner Wars est un jeu de Colby Dauch
- Illustré par Martin Abel et Madison D. Johnson
- Édité par Matagot
- Pour 2 joueurs à partir de 8 ans
- Pour des parties d’environ 50 minutes
- Au prix de 47,90 € chez Philibert
Le verdict
Summoner Wars
Voir la ficheOn a aimé
- La grande diversité apportée par les factions
- Des règles très simples
- Des parties tendues et passionnantes
- Une belle courbe d’apprentissage pour apprendre à jouer chaque faction
On a moins aimé
- Le rangement est inexistant
- Malgré tout, certains jets de dés sont rageants
- On aura forcément envie de remettre la main au portemonnaie pour s’offrir les extensions
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