Il faut l’avouer : cette saison 4 de Stranger Things était relativement difficile à regarder pour les âmes sensibles. Sang à gogo, membres cassés, yeux retournés… Il fallait avoir le cœur bien accroché pour dévorer les neuf épisodes qui composent l’avant-dernière saison de la série, disponible sur Netflix.
De nouvelles aventures pour Eleven, Mike, Will, Max, Lucas, Dustin, Steve et tous les autres, qui prennent tout à coup un tournant plus adulte. Mais ce torrent de violence est-il justifié ? Attention, spoilers dans la suite de cet article sur les quatre premières saisons de Stranger Things.
Des accents fantastiques métaphoriques
Aux débuts de Stranger Things, les émois adolescents étaient timides. C’était la fin de l’enfance que l’on observait dans cette série aux accents fantastiques plutôt métaphoriques. Dans les trois premières saisons, l’horreur était donc relativement contenue, presque discrète. À part quelques instants de fulgurance gore, comme la mort de Bob dans la deuxième saison ou le final de la troisième saison en mode « massacre de masse », les scènes de souffrance et de meurtres restaient plutôt soutenables. Les effusions de sang et les têtes coupées n’étaient pas franchement au programme.
Mais depuis, nos héros ont bien grandi. Désormais, l’adolescence bat son plein et Eleven et sa bande de potes n’ont plus les mêmes centres d’intérêt. Tandis qu’ils cherchent à trouver leur place dans le monde, l’Upside Down, lui, se montre plus menaçant que jamais.
Difficile de ne pas se cacher les yeux devant cette saison de Stranger Things
Après quatre saisons, on ne rigole donc plus. Cette fois, comme ses personnages principaux, Stranger Things est plus mature et prête à affronter la dure réalité. Conséquence : l’horreur prend largement le pas et l’aspect visuel de la série en est profondément changé. Sur les neuf (très longs) épisodes de cette quatrième saison, il ne se passe pas dix minutes sans qu’un bon taux d’hémoglobine soit dispersé à l’écran.
Les yeux pleurent du sang, les bras et les jambes se cassent dans un fracas macabre et les corps inanimés de dizaines de victimes sont montrés, encore et encore. À tel point qu’il est parfois difficile de regarder les épisodes en entier, sans se cacher les yeux la moitié du temps. Si certaines séquences, comme le massacre du laboratoire d’Hawkins, sont répétées à outrance, le niveau d’horreur des autres scènes semble finalement justifié, collant parfaitement à l’âge de nos personnages principaux.
Vivement la saison 5 !
L’horreur de la série nous oblige à regarder en face la dureté d’un monde plus cruel que jamais, comme ces jeunes lycéens sont également bien contraints de le reconnaître. Avec cette montée en puissance de l’épouvante, c’est aussi la tension dramatique qui culmine vers le climax prévu pour la cinquième et dernière saison : le combat ultime contre Vecna. À noter que ce grand méchant a notamment été conçu par Barrie Gower, qui avait designé le Roi de la Nuit de Game of Thrones. Il n’y a pas de hasard, comme on dit.
Grâce à ces éléments monstrueux, jusque-là plutôt en retrait, Stranger Things prend également une autre épaisseur. Les références aux grands maîtres de l’horreur se multiplient alors, de The Ring aux Griffes de la Nuit. L’inimitable Stephen King est également largement convoqué dans le tout dernier épisode de la saison, avec des similitudes entre Carrie et Max, dont le souvenir de son bal de fin d’année lui permet d’échapper temporairement à Vecna.
Si la série désormais culte de Netflix ne se résout toujours pas à tuer ses personnages iconiques pour de bon, quitte à faire pleurer les fans à chaudes larmes pour finalement pas grand-chose (coucou Hopper), elle parvient tout de même à égaler certains monuments du genre horrifique.
Une évolution inattendue pour cette série doudou, qui parvient si bien à capter l’essence des années 1980. Il n’y a plus qu’à espérer que le grand final de la saison 5, attendu pour 2023 au plus tôt, continue sur cette excellente lancée horrifique.
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