Pour ne pas avoir à affronter ses concurrents plus tard, Netflix a préfinancé le film Astérix & Obélix, l’Empire du milieu avant même le début de sa production. C’est la première fois que le service de streaming américain procède de cette manière.

Mise à jour 8 juillet, 12h30 :

Contrairement à ce qui était indiqué dans une première version de cet article, Astérix & Obélix, l’Empire du milieu ne devrait pas être disponible 15 mois après sa sortie cinématographique sur Netflix. Le géant du SVOD nous a indiqué avoir signé un contrat de préfinancement avant l’entrée en vigueur de la nouvelle chronologie des médias, ce qui ne lui permet pas, hors dérogation, de bénéficier d’une fenêtre réduite. En revanche, ce préfinancement lui garantit une exclusivité.

Article original, publié le 7 juillet à 17h30 :

Faut-il s’attendre à voir les logos de Netflix, Disney+ ou Amazon Prime Video sur de plus en plus d’affiches de films ? Si la chronologie des médias interdit formellement aux productions conçues pour les services de streaming de sortir au cinéma, rien n’empêche les services de SVOD de signer des contrats avant même la sortie d’un film pour récupérer leur exclusivité dès que possible.

Justement, quelques observateurs ont remarqué un logo Netflix en bas de l’affiche d’Astérix & Obélix, l’Empire du milieu, le film de Guillaume Canet prévu pour le 1er février 2023 (avec Zlatan Ibrahimovic !). Qu’est-ce que cela signifie ?

Astérix et Obélix en avance sur Netflix ?

Naturellement, le logo de Netflix sur l’affiche du prochain Astérix et Obélix peut laisser penser que le géant de streaming produit le film, comme il a l’habitude de le faire sur de très nombreux projets. Ce n’est pas le cas. L’Empire du milieu ne sera pas un Netflix Original et passera d’abord par la case cinéma.

Que vient faire le logo de Netflix en bas de l’affiche du prochain Astérix ? Interrogé par Numerama, Netflix explique avoir « préfinancé le film ». Dans un premier temps, le groupe nous a précisé qu’il « devrait être disponible sur Netflix 15 mois après sa sortie en salle conformément à la nouvelle chronologie ». Il est entre-temps revenu sur ses propos et nous a expliqué que son accord avait été signé avant l’entrée en vigueur de la nouvelle chronologie des médias, ce qui signifie que le film ne pourra pas être disponible avant 36 mois (la nouvelle réglementation n’est pas rétroactive). Il est toutefois possible qu’une dérogation soit signée plus tard, puisque Netflix, en tant que gros producteur du cinéma français, bénéficie d’une fenêtre de 15 mois, alors que les autres services de streaming sont à 17 mois. En l’état, son préfinancement lui donne l’exclusivité sur le film 36 mois après sa sortie au cinéma.

En plus des habitués comme Canal+ ou OCS, il y a cette fois-ci Netflix. // Source : Guillaume Canet
En plus des habitués comme Canal+ ou OCS, il y a cette fois-ci Netflix. // Source : Guillaume Canet

Netflix est-il obligé d’acheter plusieurs années en avance pour profiter de cette fenêtre de 15 mois ? Non, mais il gagne ainsi du temps. Plutôt que de négocier les droits du film après sa sortie cinématographique, au risque de tomber sur un concurrent qui fait monter les enchères, Netflix sort son chéquier en avance, finance le film et s’assure de détenir ses droits un jour. 36 mois après sa sortie cinématographique (ou 15 mois s’il obtient une dérogation), Astérix et Obélix, l’Empire du milieu lui appartiendra. La concurrence n’y pourra rien.

Les prochains préfinancements de Netflix, ceux signés en 2022 et plus tard, lui permettront de bénéficier directement d’une fenêtre de 15 mois.

Et les autres services ?

Depuis juin 2021, les services de streaming étrangers sont soumis aux mêmes obligations de financement que les services français. Pour cette raison, il est probable que ces types de préfinancements se multiplient dans les prochains mois. Avant Netflix, Prime Video a préfinancé le film Notre Dame Brûle. Le film L’Arche de Noé, de Bryan Mercano, est de son côté préfinancé par Disney+. Les services de streaming reproduisent ainsi un fonctionnement que l’on connaissait surtout du côté des chaînes de télé, connues pour leurs participations à des projets pour pouvoir les diffuser un jour.

Bien sûr, on peut toujours se dire que 15 ou 17 mois d’attente pour un film payé plusieurs années en avance, c’est beaucoup trop. Les services de streaming continuent de faire pression pour diminuer encore plus leurs fenêtres d’exploitation et espèrent sans doute réussir à obtenir une nouvelle chronologie plus juste grâce à ce genre de participations.

Source : Montage Numerama

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