Mis sur pied dès juillet 1940 par Winston Churchill lui-même, le Special Operations Executive (SOE) a pour objectif de soutenir les divers mouvements de résistance des pays occupés. Notamment en envoyant des unités d’élite aéroportées, des commandos, mener des missions secrètes sur des éléments ennemis stratégiques.
V-Sabotage est un jeu coopératif, dans lequel les joueurs incarnent ces fameux commandos, opposés aux forces ennemies contrôlées par le jeu.
Avant de commencer la partie, les joueurs déterminent leur mode de jeu. Soit jouer une seule mission (une trentaine de minutes), soit une opération complète, une succession de plusieurs missions (dont certaines à réaliser en parallèle parfois). Le nombre de commandos à utiliser est fonction de la mission choisie, il peut donc arriver de contrôler plusieurs personnages selon le nombre de participants.
Les missions décrivent comment mettre en place le terrain, en assemblant plusieurs tuiles extérieures ou intérieures, où sont positionnés les ennemis, par où arrivent leurs renforts, et surtout les objectifs à atteindre. Il en existe deux types : les objectifs à détruire (dynamiter un pont par exemple) ou à ne pas détruire (récupérer des plans par exemple).
Chaque commando a sa propre spécialité (le sapeur, l’officier, le médecin et la sniper, l’éclaireur), son arme de prédilection, et éventuellement un équipement de départ.
Après avoir pioché un évènement au hasard, certains aidant les joueurs (les Allemands pensent avoir entendu un chat, par exemple), d’autres nettement moins (des renforts ennemis arrivent, vos armes s’enrayent, etc.), chaque commando dispose de trois points d’action pour son tour.
On peut ainsi se déplacer de tuile en tuile, utiliser un équipement (une trousse de soins, une grenade, un uniforme allemand, etc.), éliminer discrètement un ennemi, tirer, éteindre l’alarme, interagir avec un objectif, etc.
Les commandos commencent la partie en mode furtif, et tout l’objectif du jeu est de le rester le plus longtemps possible. Les renforts allemands sont alors moins nombreux, on peut les tuer au couteau, ils ne nous poursuivent pas, ne nous tirent pas dessus comme des lapins, etc. En revanche, une fois repérés (en utilisant une arme qui fait du bruit, en sortant à découvert, en n’étant pas assez discret lors d’un déplacement, etc.), l’alarme est enclenchée, et les choses deviennent nettement plus compliquées. On peut l’éteindre, mais une seule fois par partie… Les Allemands ne sont pas dupes, ils ne croient pas deux fois à une fausse alerte.
Puis c’est au tour du jeu d’agir, différemment selon que l’alarme s’est déclenchée ou non. D’abord arrivent les renforts, puis chaque ennemi se déplace, soit selon le point cardinal indiqué par la carte évènement piochée en début de tour, soit vers le commando visible le plus proche, ensuite de quoi il tire.
Si tous les objectifs ont été atteints et qu’au moins un commando a réussi à s’enfuir, la mission est un succès. En revanche, si tous les commandos ont été éliminés, que toutes les unités ennemies ont été déployées, ou qu’une condition d’échec de la mission s’est réalisée, c’est un échec. Dans les autres cas, un nouveau tour commence.
Sans entrer dans les détails, le jeu est encore enrichi par tout un tas de petits éléments supplémentaires, qui améliorent encore l’expérience et les parties (nids de mitrailleuse, pieds de biche pour ouvrir les portes, équipements récupérés sur les ennemis tués, charges de TNT, etc.).
Pourquoi jouer à V-Sabotage ?
Ne passons pas par quatre chemins : nous avons été impressionnés par V-Sabotage. Pour commencer, les règles sont truffées de petits extraits historiques et contextuels. D’ailleurs, les opérations, leur localisation, leur nom, leurs objectifs ont réellement eu lieu.
Ses règles de base sont simples, et votre première partie vous permettra de comprendre les quelques détails restés flous à la lecture. Les suivantes sont nettement plus fluides, et les tours s’enchaînent alors de manière dynamique. Et malgré cette simplicité (presque) toutes les situations qu’on pourrait imaginer sont prises en compte.
Mais c’est surtout le système de jeu, basé sur cette notion de furtivité, qui donne toute sa force au jeu. Les premières pages du livret de règles sont d’ailleurs entièrement consacrées à ce point, tant il est au cœur du gameplay. Vous pouvez bien sûr défourailler à tout va, mais votre mission se soldera très probablement par un échec.
Enfin, le jeu parvient à mettre en place une ambiance digne des meilleurs films du genre. Les Douze Salopards, Quand les aigles attaquent, Les canons de Navarone, Inglourious Basterds, réunis sur votre table de salon. On pense aussi, évidemment, à Commandos, la série de jeux vidéo culte.
Anciennement connu sous le nom de V-Commandos, V-Sabotage n’est pas un jeu récent, puisqu’il a été édité pour la première fois en 2016. Mais nous profitons de sa réédition, qui vient tout juste d’arriver en boutique, pour vous le présenter. Le jeu n’a pas pris une ride, et l’auteur en a même profité pour améliorer certains points.
Enfin, pour renouveler l’expérience de jeu, vous avez la possibilité d’enrichir la boîte de base avec plusieurs extensions déjà disponibles. Chacune ajoute du matériel supplémentaire : nouveaux événements, nouveaux personnages, nouvelles tuiles, etc. Ghost propose notamment la gestion de l’expérience, un mode campagne, et un mode loup solitaire. Résistance propose de coopérer avec les mouvements de résistance, et ajoute des officiers allemands et des chiens de garde. Secret Weapons introduit entre autres de nouvelles armes, des barils de gaz sur lesquels tirer, ou encore des mini-chars radiocommandés. Enfin, si vous préférez jouer avec des figurines (à peindre) plutôt que des jetons en carton, il existe le Miniature Pack pour la boîte de base, et le Miniature Pack pour les extensions.
Si vous êtes fan de ce type de gameplay et de la thématique, V-Sabotage saura forcément répondre à vos attentes. Des règles simples, mais complètes, des tours fluides et dynamiques, un matériel à la hauteur, des durées de parties malléables, tout a été pensé avec soin. Et avec ses nombreuses extensions déjà disponibles, les missions commandos n’auront plus aucun secret pour vous. Voilà un jeu coopératif et historique à la thématique bien ancrée, que nous avons particulièrement apprécié.
- V-Sabotage est un jeu de Thibaud de la Touanne
- Illustré par Vincent Filipiak et Bruno Tatti
- Édité par Triton Noir
- Pour 1 à 4 joueurs à partir de 14 ans
- Pour des parties d’environ 30 à 120 minutes (selon le mode de jeu choisi)
- Au prix de 57,90 € chez Philibert
Le verdict
V-Sabotage
Voir la ficheOn a aimé
- Des parties tendues
- Un très chouette matériel
- De nombreuses missions
- On est à fond dans l’ambiance !
- Fonctionne très bien en solo
On a moins aimé
- Pas vraiment de rangement dans la boîte (il fallait bien trouver quelque chose)
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