Considéré souvent à tort comme un site 100 % légal, Deezer ne bénéficie pas de toutes les autorisations de tous les producteurs pour diffuser légalement toutes les chansons envoyées par ses utilisateurs. La faute à l’absence de licence légale sur Internet, qui ne bénéficie pas de la souplesse accordées aux radios FM (lesquelles ont déjà l’autorisation de diffuser tous les titres qu’elles souhaitent, à la condition de rémunérer les titulaires de droits aux tarifs négociés collectivement). Mais petit à petit, le site de streaming de musique se met en règle.
Deezer vient ainsi d’annoncer un accord avec Warner Music International, qui vient se joindre aux autorisations précédemment négociées avec Sony BMG et Universal Music. Parmi les quatre majors, seule EMI manque désormais à l’appel. Et d’innombrables labels indépendants, contraints pour défendre leurs droits de se regrouper dans des structures comme l’Impala ou Merlin.
L’accord couvre pour le moment les utilisations du catalogue en France exclusivement, et sera ensuite étendu à l’Allemagne et à la Grande-Bretagne.
Pour obtenir ces accords, dans un contexte où son modèle économique est encore très incertain, Deezer a certainement dû consentir des avances sur recettes importantes. Le site de streaming partagera en effet avec Warner Music Group, comme avec les autres majors, une partie du revenu publicitaire généré grâce à l’écoute de leur catalogue. Mais pour limiter les risques et renflouer leurs bilans, les labels demandent à ce qu’une avance conséquente leur soit versée.
Récemment, à l’occasion de la fermeture du pionnier Wippit, l’entrepreneur Wayne Rosso a mis en cause les majors de l’industrie du disque qui « veulent des avances scandaleuses qu’aucun investisseur ne tolèrerait » et qui voient les sites comme Deezer « comme des sources d’avances de revenus qu’ils peuvent traire en sachant très bien qu’ils feront faire faillite à ces start-ups en disant ‘c’est leur problème« .
Espérons pour Deezer qu’il évitera la mammite.
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