Metallica a décidément un rapport compliqué au piratage. Le groupe qui a contribué à faire chuter Napster se cherche désormais une nouvelle virginité, en allant jusqu’à se féliciter de la diffusion de son nouvel album sur BitTorrent, mais sa maison de disques européenne Universal ne l’entend pas de la même oreille. La division suédoise du label Universal Music a en effet décidé d’annuler une interview programmée avec le journal Sydsvenskan après que l’un de ses critiques musicaux a fait référence publiquement à une version qu’il avait téléchargé sur The Pirate Bay.

Le journaliste, pourtant, n’avait fait que son travail, un peu trop concencieusement aux yeux de la maison de disqeus.

Dans sa critique de l’album Death Magnetic, le journaliste John Jeppsson (qui lui a donné une note finale de 3 étoiles sur 5) s’est en effet plaint des refrains répétés à l’envi et des longueurs instrumentales de certaines chansons qui, selon lui, gâchent la qualité finale de l’album. Pour illustrer son propos, Jeppsson fait alors référence à une version remixée de l’album, « Jeppsson, « Death Magnetic: Better, Shorter, Cut« , mise en ligne par un internaute qui partageait visiblement son avis. Cette version, illégale, retire entre une et trois minutes de chaque chanson pour n’en garder que la substantifique moelle, et serait selon Jeppsson bien meilleure que l’album original.

Mais le journaliste qui fait jusque là son travail de critique musical va plus loin, en indiquant au lecteur où trouver cette version rééditée de l’album, sur The Pirate Bay. Pour Universal, c’est trop. La maison de disques a immédiatement annulé une interview de Metallica programmée avec Sydsvenskan, et pourrait boycotter le journal à l’avenir. Autant pour des questions de droit que pour des questions morales.

« Le journaliste fait référence à un fichier BitTorrent sur lequel quelqu’un a modifié les chansons originales« , explique le président d’Universal Music Suède, Per Sundin, pour justifier sa décision. « Le journaliste explique précisément là où il faut aller pour télécharger le fichier qui viole totalement le droit d’auteur. Ca n’est pas seulement un fichier illicite, c’est aussi un fichier modifié. Le critique écrit également que c’est comme cela que l’album aurait dû sonner« , s’offusque Sundin.

Le partage de fichiers musicaux est illégal, point barre. Il n’y a rien à débattre. Le fait que Sydsvenskan ait un auteur qui a téléchargé cette musique illégalement et qui fait ensuite mention d’un site illégal dans sa critique est totalement inacceptable pour nous« .

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