Encore une série dont on ne connaîtra jamais la fin. Variety a annoncé le 2 août 2022 que la série First Kill ne serait pas renouvelée pour une seconde saison. Le journal explique que la décision de Netflix s’est basée sur un calcul « audiences VS coûts ». En d’autres termes, la plateforme a décidé que First Kill n’avait pas attiré assez de spectateurs et spectatrices — et a donc pris la décision d’arrêter la production.
Certes, First Kill n’était peut-être pas la meilleure série Netflix, ni la plus subtile. Mais la série diffusée sur la plateforme de SVOD depuis le 10 juin 2022 avait pour elle le fait d’être assez révolutionnaire : ses deux héroïnes étaient des femmes lesbiennes. Et sa fin a, vraiment, de quoi attrister.
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First Kill était une série importante pour la représentation
First Kill suivait l’histoire entre Juliette, une jeune vampire, et Cal, une jeune chasseuse de vampires fraîchement arrivée dans le même lycée que Juliette. Issues de deux familles ennemies, Juliette et Cal ont tout d’abord essayé de se tuer, avant de finalement tomber amoureuses l’une de l’autre, le tout au grand désespoir de leurs parents. Entre un scénario à la fois très convenu et absurde, et des effets spéciaux franchement low budget, First Kill n’était pas un chef-d’œuvre. Mais elle avait tout de même réussi à se hisser dans le top 10 mondial des séries les plus regardées de Netflix, et ce pendant 3 semaines d’affilée — montrant un véritable engouement de la part des fans.
Même si les scores de First Kill palissent comparés à ceux des mastodontes de Netflix, comme Stranger Things ou encore Squid Game, la performance était tout de même remarquable — et l’argument de la plateforme, selon lequel Frist Kill n’aurait pas attiré assez de spectateurs, semble d’autant plus creux.
Les fans ont d’ailleurs largement critiqué cette décision : dans l’heure qui a suivi l’annonce, le hashtag #FirstKill étant en tendance sur Twitter. En plus de critiquer la logique de rentabilité de Netflix, les internautes ont surtout expliqué avoir l’impression que la barre était plus haute pour les séries représentant des personnages LGBTQ+. « Pourquoi nos histoires sont-elles toujours soumises à des conditions ? Elles ne peuvent jamais être racontées simplement parce qu’elles ont de l’intérêt. Nos histoires doivent être le pinacle de la télévision pour justifier leur existence », regrettait ainsi sur Twitter une fan.
Si la fin de First Kill attriste tant, c’est qu’en 2022, la représentation des personnes LGBTQ+ et des héroïnes lesbiennes reste encore trop anecdotique. Le nombre de shows dans lesquelles on peut entrevoir des relations saphiques a certes augmenté ces dernières années, mais les séries dont les personnages principaux sont des lesbiennes sont malheureusement rares — et elles connaissent régulièrement une fin précipitée.
C’est notamment ce qu’il s’est passé avec la beaucoup trop sous-cotée Teenage Bounty Hunter, ou encore avec Everything Sucks et I’m not okay with this, trois séries arrêtées brusquement par Netflix en raison d’audiences jugées insuffisantes. Il n’y a pas que sur Netflix que les choses se passent ainsi : Amazon Prime vient d’annoncer la fin de The Wilds, superbe série avec un casting presque entièrement féminin, après deux saisons (et une fin pleine de suspense).
Ce ne sont bien évidemment pas les seules séries à être injustement supprimées après une saison ou deux. Dernièrement, c’est Drôle, une série française sur des apprentis humoristes, qui a été arrêtée, car elle n’aurait « pas trouvé son public » d’après Netflix. Il faut aussi reconnaître que Netflix et Amazon Prime ont dans leur catalogue des films et des séries où les personnes LGBTQ+ sont représentées. Mais il n’empêche que le problème de visibilité et de représentation persiste : la fin d’une série comme First Kill marque toujours plus durement les fans, tout simplement parce qu’il n’y a pas de shows similaires sur lequel se rabattre.
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