Il aura fallu une étude reçue en 2008 pour que les autorités publiques découvrent ce que tous les observateurs indépendants disaient avant l’adoption l’an dernier du très mal nommé projet de loi sur la « télévision du futur ». Aussi peu visionnaire et ambitieux que le projet de loi Création et Internet, le texte qui emménage l’extinction des signaux hertziens analogiques pour fin 2011 a inscrit dans le marbre que « la majorité des fréquences libérées reste affectée aux services audiovisuels ». Concrètement à la TNT, à la Télévision Mobile Personnelle (TMP), et à la radio numérique. Or on découvre aujourd’hui que ces fréquences pourraient être bloquées… pour rien, ou trop peu.

Le cabinet BSConseil a ainsi remis à la Commission parlementaire du dividende numérique un rapport qui établit que le succès d’Internet pourrait constituer dans les dix prochaines années une menace pour le développement de la radio numérique et de la TMP. En effet, les consommateurs utilisent de plus en plus l’internet mobile sur leur ordinateur ou leur smartphone, ce qui devrait s’accroître et fortement se démocratiser dans les prochaines années avec le développement de technologies toujours plus simples à utiliser, et l’augmentation des débits. Or les utilisateurs de l’internet mobile regardent davantage des vidéos en streaming sur YouTube ou écoutent davantage de podcasts qu’ils ne regardent de la télévision ou écoutent de la radio en direct, fut-elle numérique.

Lors des débats sur la loi sur la TV du futur, nous avions indiqué que les fréquences libérées gagneraient à ne pas être attachées à un type d’application particulier, mais à un simple protocole neutre de type TPC/IP, qui laisse aux utilisateurs et aux industriels le soin de choisir et d’inventer les applications de demain au gré des envies et des besoins. Ca pourrait être de l’audiovisuel, ou autre chose. Mais des fréquences ne seraient pas gelées inutilement pour des applications qui n’intéressent plus le grand public et qui seront sous-utilisées par rapport à ce qui pourrait en être fait avec un protocole de communication neutre.

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