À quels nouveaux complots sanglants allons-nous encore assister ? Oui, c’est le grand retour à l’écran du cultissimime univers de Game of Thrones avec House of the Dragon. Attendez-vous à voir beaucoup de dragons mettre le feu à beaucoup d’humains et de bâtiments dans ce spin-off, puisqu’il est entièrement centré sur la famille des Targaryens, 200 ans avant Daenerys.
Le premier épisode sera diffusé dans le dimanche 21 août 2022 sur HBO. En France, vous pourrez le voir dès 3h du matin, dans la nuit de dimanche à lundi, via OCS. Nous avons déjà pu visionner, en avance, 6 épisodes sur un total de 10 pour cette saison 1. Quel est notre sentiment après ces quelques 6h20 (plus ou moins une heure par épisode) à nous replonger dans un Westeros du passé ? On vous dit tout, mais sans vous gâcher quoi que ce soit sur l’intrigue, évidemment.
Une ode nostalgique à Game of Thrones
Il ne fait aucun doute que les nostalgiques de Game of Thrones trouveront du plaisir dans le retour aux sources que propose House of the Dragon. L’atmosphère rude et sombre, les décors et les plans léchés, la photographie à couper le souffle, la musique épique : HBO a mis les moyens pour que la réalisation du spin-off soit à la hauteur de la série originale et, oui, la production est de haut niveau.
Pour la cinématographie en tout cas, c’est un sans-faute : on retrouve Game of Thrones. On sent d’ailleurs nettement que Miguel Sapochnik, co-showrunner, à qui l’on doit notamment l’incroyable Bataille des Bâtards dans la série originelle, est à l’œuvre dans la beauté brute, mais savamment orchestrée de nombreuses séquences de combats.
L’intrigue, quant à elle, ne contourne pas la macabre tragédie de la série originelle et ne fait pas l’impasse sur la politique — le pouvoir est au cœur de tout. Elle parvient aussi à raconter quelque chose de nouveau en nous plongeant dans les prémices de la maison la plus fascinante — les Targaryens –, laquelle avait été sous-explorée dans Game of Thrones. Et, le nom de la série ne ment pas : on voit enfin réellement des dragons à chaque épisode, un réel plaisir.
Impossible aussi de ne pas être frappé par le charisme de certains membres du casting dans leur interprétation du personnage. Imposant et étrange à chaque apparition, Matt Smith brille de mille feux dans le rôle ambigu de Daemon en délivrant la meilleure performance théâtrale de la série. Il nous livre la plupart des scènes qui restent en mémoire. Milly Alcock, également, dans le rôle de la jeune Rhaenyra, soutient parfaitement notre attention, comme Olivia Cooke (Alicent) soutient une intéressante ambiguïté. D’autres protagonistes, à côté, passent un peu inaperçus (Criston Cole, Otto Hightower…).
Un peu trop de blabla à Westeros
Ce beau tableau que l’on dresse de House of the Dragon s’effrite sur d’autres aspects : le spin-off n’arrive pas à la cheville de Game of Thrones. En cause, une richesse narrative considérablement amoindrie et un rythme plus mou. Il ne se passe pas grand-chose de bien folichon dans ce spin-off, si l’on compare avec la série originelle. Les désaccords au sein de la famille Targaryen ne suffisent pas à passionner pleinement, d’autant que peu de surprises nous prennent véritablement de cours.
Les récits d’aventure, qui étaient courants dans GoT avec diverses menaces à combattre ou à fuir, sont quasi absents. Quant aux récits dramatiques, ils ont aussi un peu moins d’intérêt. Non seulement les relations restent trop superficielles pour provoquer des remous passionnants, mais les vastes complots politiques, qui laissaient apprécier un univers vaste, sont restreints. Les lieux sont peu nombreux : House of the Dragon est — en tout cas sur les 6 premiers épisodes — une série très statique.
De fait, sur 6 épisodes visionnés, la série House of the Dragon s’avère moins captivante que sa grande sœur. On a plus de mal à s’impliquer dans les intrigues, ce qui est accru par des ellipses temporelles — il faut s’accrocher pour garder le fil rouge (notamment de l’arbre généalogique). La narration s’approcherait presque parfois d’un documentaire historique sur les rois et les reines (George R.R. Martin présentait Feu & Sang comme un « livre d’Histoire fictif », mais l’adaptation télévisuelle en pâtit).
Conclusion : brut, politique, beau, mais sans éclat pour l’instant
En clair, il ne fait pas de doute qu’avec House of the Dragon, on retrouve la marque de fabrique Game of Thrones : c’est brut, c’est politique et c’est beau. Le spin-off est incontournable pour les fans de la saga culte de HBO.
Ce préquel reste cependant une ode nostalgique, et non une nouvelle œuvre majeure apte à marquer le petit écran comme GoT. La mollesse de House of the Dragon est un peu décevante. En tout cas à ce stade, car reprécisons que nous avons vu 6 épisodes, il nous manque les 4 derniers. Tout est encore possible, a fortiori avec cette saga.
House of The Dragon : dès le 22 août en simultané US sur OCS.
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