Ne cherchez plus Avatar sur la plateforme Disney+ : le blockbuster culte de James Cameron a disparu du service de SVOD, a indiqué Disney+ Actu dans un tweet publié le 17 août. La raison est simple : une nouvelle version du film sera diffusée prochainement dans les salles obscures (le 21 septembre), en prévision de la sortie d’Avatar : la voie de l’eau (le 14 décembre).
En retirant — temporairement — Avatar de Disney+, Disney incite les fans à aller au cinéma pour (re)découvrir le long métrage. L’objectif est bien sûr de gagner un maximum d’argent : les concernés devront payer un billet pour regarder le film, alors qu’ils ont peut-être déjà un abonnement à Disney+. Pour la multinationale, la logique capitaliste est implacable (aucun risque de cannibalisation), mais il est difficile de ne pas y voir de l’opportunisme capitaliste.
Que ça nous plaise ou non, Disney fait ce qu’il veut avec sa plateforme de SVOD
À date, Avatar a rapporté 2,8 milliards de dollars, selon les chiffres de Box Office Mojo, ce qui en fait le plus gros succès de tous les temps (devant Avengers: Endgame et ses 2,79 milliards de dollars). Le film de James Cameron, qui date de 2009, n’a vraiment pas besoin d’une nouvelle sortie en salle pour être rentable. Disney estime néanmoins que des spectateurs feront le choix de revoir le film sur grand écran (un bel écrin pour un long-métrage de cette envergure, il faut en convenir) et espère certainement franchir la barre des 3 milliards — ce qui constituerait une grande première dans l’histoire du cinéma.
C’est, en tout cas, un mauvais signal envoyé à celles et ceux qui ont souscrit un abonnement à Disney+ dans le but de pouvoir (re)voir tous les classiques appartenant à Disney.
Cet événement donne toutefois l’occasion de rappeler que l’entreprise est libre de faire ce qu’elle veut avec ses propres contenus. Elle peut par exemple :
- Les proposer directement sur Disney+ ;
- Ajouter un accès premium sur Disney+ (comme ce fut le cas pour Black Widow, du moins dans certains pays) ;
- Les retirer/remettre de Disney+ comme bon lui semble (à condition de respecter la chronologie des médias) ;
- Opter pour une sortie au cinéma.
Tous ces leviers représentent des risques pour les abonnés, qui peuvent voir disparaître des films ou des séries qu’ils adorent du jour au lendemain — sans certitude qu’ils reviennent. Par exemple, dans un futur proche, Disney pourrait décider de ressortir Le Roi Lion au cinéma et le faire disparaître de Disney+, sans qu’on puisse y faire quoi que ce soit (on peut toujours résilier).
Bien évidemment, Disney+ n’est pas le seul service à faire évoluer positivement — ou négativement — son catalogue. La concurrence — Amazon Prime Video, Netflix… — le fait aussi, à l’instar des équivalents dans le gaming (le Xbox Game Pass perd des jeux vidéo tous les mois). Là se trouve un biais de la consommation en streaming : il ne faut jamais s’attacher aux contenus, ni croire que tout est éternellement acquis. Si vous aimez vraiment un film, achetez-le et ne faites pas confiance à la SVOD… où rien ne nous appartient.
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