« Kage Bunshin no Jutsu » ! Et bim, voilà des dizaines de clones prêts à l’emploi. Utilisée pour troller ses camarades, triompher d’un combat sans merci ou simplement pour frimer, la technique phare de Naruto est restée culte dans le cœur de millions de fans, qui rêvent d’utiliser leur chakra comme le célèbre ninja.
Étrangement divisée en deux séries distinctes, avec Shippuden dans un deuxième temps, l’adaptation de l’un des mangas les plus vendus au monde reste un classique indémodable. Naruto, la première série diffusée entre 2002 et 2007, possède d’ailleurs de nombreux atouts et a notamment posé avec brio les bases de la suite plus adulte, Shippuden. Alors que vaut un visionnage de cette série, 15 ans plus tard, en 2022 ? On a fait le test en redécouvrant la série disponible sur Netflix, qui vous donnera envie de dévorer des ramens.
Naruto, un héros pas si commun
Au premier abord, le personnage de Naruto peut sembler classique : on suit l’émergence d’un héros inattendu, aux côtés de ses amis et mentors, aussi gentils qu’aimants. L’objectif de Naruto est de devenir le meilleur ninja de tous les temps et, à terme, d’obtenir le titre d’Hokage, soit le chef de son village natal, Konoha. Évidemment, son parcours sera semé d’embuches mais il repose sur un élément relativement inédit pour l’époque : le héros n’est clairement pas doué.
Comparé aux autres personnages de la série comme Rock Lee (le meilleur, aucun débat possible), Sasuke ou Shikamaru, il faut avouer que le niveau de Naruto semble largement en-dessous. Il est loin des protagonistes invincibles à la force surhumaine. Au contraire, l’adolescent rate beaucoup de ses entraînements, finit régulièrement dernier lors d’épreuves décisives et imagine toujours plus de blagues à chaque épisode. Son évolution ne s’établit que sur la toute fin de la série, ce qui nous permet de nous identifier à ce personnage un peu perdu, solitaire et qui connaît l’échec. Pas étonnant que des milliers de cosplayeurs imitent son style légendaire à chaque convention.
Des musiques incroyables
« I wanna rocks, ouh ouh ouh ouh ouh ouh… » Naruto possède un autre atout non négligeable : une bande originale absolument parfaite, composée de morceaux iconiques au sein des épisodes, mais aussi d’openings et d’endings particulièrement bien choisis. Tous les fans de la série se souviennent de The Raising Fighting Spirit lorsque Naruto triomphe enfin lors d’un combat, de Grief and Sorrow qui accompagne tous les instants émotions ou du tout premier générique sur la chanson Rocks.
Des compositions musicales entêtantes qui apportent beaucoup à l’ensemble de la série et hantent nos oreilles encore des années après le visionnage (testé et approuvé par l’autrice de ces lignes). Si les titres ne sont pas toujours utilisés au bon moment lors des épisodes, ils se positionnent tout de même parmi les meilleures bandes originales d’anime de tous les temps, sans aucune hésitation. Petite mention spéciale à Avenger, qui souligne régulièrement les séquences de stratégie, mais aussi au thème d’Orochimaru, tout simplement terrifiant.
Une galerie de méchants charismatiques
En parlant d’Orochimaru, Naruto n’aurait clairement pas la même saveur sans ses adversaires redoutables. Dans le premier grand arc du manga, les antagonistes cruels ne manquent pas. Le plus effrayant d’entre eux est sans nul doute Orochimaru, dont la menace continuera à peser dans Shippuden, après la fin de la première série. Prêt à tout pour obtenir davantage de puissance, le sinistre membre des trois ninjas légendaires s’est imposé avec sa langue de serpent et son timbre de voix lent.
Mais d’autres fascinants opposants se mesurent à Naruto durant les 220 épisodes de la série : le bouleversant Haku dans la première saison, l’inhumain Gaara à partir de la seconde, le mystérieux Itachi dès la quatrième… Bref, le dessin-animé japonais peut se vanter d’avoir mis en scène des méchants aux histoires et aux motivations complexes.
Où sont les personnages féminins ?
En revanche, là où Naruto échoue sur toute la ligne, c’est sur la construction de ses personnages féminins. Si la thématique ne nous avait pas forcément marqués il y a 15 ans, elle ne peut que nous sauter aux yeux en 2022. On attend encore que Sakura, Ino ou Hinata soient dotées d’une psychologie digne de ce nom. Hormis Tsunade, qui parvient à sauver un peu la mise avec son arc narratif badass, le traitement des femmes est tout simplement une catastrophe.
Quand elles ne se battent pas pour un homme, leur seule ligne de dialogue se résume au nom de leurs collègues masculins (véridique). Honnêtement, cet aspect de la série est très désagréable, d’autant qu’il se combine à une grossophobie vraiment très agaçante. Le personnage de Chôji, par exemple, méritait bien mieux. Pourtant, Naruto sait intelligemment aborder des thématiques telles que le harcèlement scolaire, la quête d’identité ou l’esprit d’équipe, mais elle semble avoir oublié les fondamentaux du féminisme au vestiaire.
Des combats inoubliables
Gaara vs Rock Lee, Naruto vs Sasuke, Shikamaru vs Temari… Les batailles de la série sont globalement de très grandes réussites. Naruto parvient à associer parfaitement des duels d’une grande intensité émotionnelle. Les combats sont en général bien rythmés et nous poussent à rester, épisode après épisode, pour en connaître le dénouement.
Les personnages imaginés par l’auteur du manga, Masashi Kishimoto, brillent d’ailleurs grâce à leurs capacités et pouvoirs spéciaux très originaux et recherchés. Taijutsu, Ninjutsu… Chaque protagoniste possède ses techniques bien particulières et suffisamment diversifiées pour que chaque affrontement possède son lot de retournements de situations chocs. C’est clairement l’une des réussites de la série, qui n’a pas vieilli d’un pouce sur ce point.
Un rythme qui reste bancal
Comme de nombreuses séries d’animation japonaise, Naruto souffre malheureusement d’un manque de rythme parfois trop évident. Ses neuf saisons sont ainsi remplies d’épisodes fillers, dont les intrigues ne correspondent pas à celles du manga original. Plusieurs guides sont disponibles en ligne pour vous épargner des heures de visionnage inutiles, comme celui d’Anime Filler List.
Mais y compris au sein des épisodes dits « canons », l’ennui peut rapidement se faire sentir. Beaucoup de séquences sont inutiles, plusieurs arcs narratifs avancent à la vitesse d’un escargot et les flashbacks sont utilisés jusqu’à l’écœurement. Certaines séquences sont même réutilisées dans le même épisode, au cas où l’on aurait oublié les événements des 10 dernières minutes… Une construction franchement boiteuse, qui nous empêche parfois d’être pleinement captivés par les destins des personnages. Malgré tout, ne passez pas à côté de cette institution de la pop culture, qui saura vous faire frissonner autant que verser des petites larmes.
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