Un petit ingénieur équipé d’une foreuse et d’un jet pack creuse sous un dôme installé sur une planète hostile. À mesure que les blocs se brisent sous la puissance de ses outils, des ressources se révèlent. Soudain, le radar installé dans son QG lui annonce qu’une menace ennemie approche. Le voilà donc contraint de rebrousser chemin, abandonnant alors ses richesses, pour protéger son habitat fragile. Bienvenue dans Dome Keeper, jeu indépendant développé par deux personnes.
La notion de dualité parcourt constamment Dome Keeper, expérience qui prend la forme d’un pur jeu deux-en-un. D’un côté, il suffit de creuser pour trouver des minéraux, voire des reliques. De l’autre, il faudra survivre et se défendre, en éliminant tous les extraterrestres qui se ruent sur le dôme pour le détruire. Bien entendu, les deux facettes communiquent : on peut améliorer sa base avec les trésors dénichés sous terre.
On enchaîne les parties dans Dome Keeper
Vous risquez de tâtonner beaucoup dans votre première partie de Dome Keeper, taillé pour dérouter. Passé une brève introduction, le héros doit s’acquitter de sa tâche principale : creuser, creuser et encore creuser. Ce dur labeur n’en est pas réellement un pour la joueuse ou le joueur : il suffit d’aller en direction d’un bout de terre pour qu’il disparaisse sous les coups de la foreuse — ce qui est très satisfaisant. Naturellement, plus on va s’enfoncer dans les profondeurs, plus l’environnement opposera une résistance accrue, rendant alors les balades plus fastidieuses.
Une fois détruits, les blocs permettent de se frayer un chemin vers l’inconnu, jusqu’à créer des tunnels ou une grosse grotte (à vous de décider ce qui facilitera vos déplacements). Certains révéleront l’une des trois ressources du jeu, qu’il faudra ramener vers le dôme en considérant la notion du poids (plus vous en porterez, plus vous serez lent). Malgré un gameplay simpliste, Dome Keeper challenge constamment son héros, qui doit apprendre à gérer le sens des priorités pour triompher. Car, à l’extérieur, les ennemis viennent par vagues à intervalles réguliers. Et, il faut impérativement être présent pour défendre le dôme quand ils arrivent, ce qui incite à ne pas trop rallonger les sorties souterraines entre deux attaques.
Au début, Dome Keeper ne donne rien, pas même un moyen de voir l’état de ses stocks. Il faut tout débloquer soi-même, via un arbre qui donne accès à une palanquée d’améliorations. Certaines sont liées au dôme en lui-même (bouclier, dégâts et vélocité de l’arme…), quand d’autres concernent les outils à disposition de l’ingénieur (puissance de forage, vitesse de déplacement, capacité de transport). On pourra par ailleurs dénicher de petites installations aléatoires, qui peuvent vraiment s’avérer très utiles (le monte-charge pour envoyer ses ressources sans les transporter est très précieux, par exemple).
Comme les ressources sont limitées, il faut tout le temps faire des choix. Dois-je améliorer les aptitudes offensives du dôme ou, au contraire, me rendre l’exploration plus facile ? Entre les moments de calme et ceux de tension, l’équilibre est parfois compliqué à trouver. C’est tout ce qui fait le charme de Dome Keeper, où la notion de renoncement est réelle. Le jeu bénéficie aussi d’un habillage visuel envoûtant, misant sur un rendu pixel art et de petits détails volontairement grossiers pour faire mouche. En prime, on débloque de nouveaux mondes à chaque victoire, et ils savent se distinguer du côté de l’ambiance visuelle. Il n’y a rien de tel pour casser la routine.
En dépit d’une boucle de gameplay qui finit par devenir répétitive, on a envie d’enchaîner les parties, qu’elles aboutissent à un échec ou à un triomphe. Le caractère aléatoire de la carte sait être frustrant (vous n’aurez pas toujours accès au monte-charge…), mais il n’y a rien de rédhibitoire non plus. À noter aussi que Dome Keeper manque d’un peu d’explications de temps à autre. Heureusement que le rythme de chaque tentative est assez lent pour autoriser quelques erreurs.
Sinon, les plus accrocs pourront varier les plaisirs en modifiant certains paramètres du jeu, d’une carte plus étendue (attention à ne pas se perdre) à la difficulté (il y a une option après « Brutal »), en passant par le type de dôme. Vous aurez ainsi l’opportunité de le défendre avec une épée — difficile à manœuvrer — plutôt qu’avec un rayon laser. Les adeptes de scoring, eux, miseront sur le mode Prestige pour passer le temps : le but est de marquer un maximum de points en expédiant des ressources.
Le verdict
Dome Keeper
Voir la ficheOn a aimé
- Le plaisir de miner
- Un deux-en-un ingénieux
- Principe simple, mais maîtrise nécessaire
On a moins aimé
- Gameplay un tantinet répétitif
- Certains éléments un peu opaques
- Où est la version console ?
Dome Keeper est un jeu vidéo d’une ingéniosité à souligner. Derrière une expérience deux-en-un, qui mélange des séances de minage presque reposantes à des moments de stress intenses, il demande aux joueuses et aux joueurs de développer un vrai sens des priorités.
En résulte un jeu vidéo très addictif, qui incite à enchaîner les parties. Certes, le gameplay est un peu répétitif, mais les deux développeurs ont suffisamment su varier les plaisirs pour que l’on accorde à Dome Keeper quelques heures de son temps quand le besoin s’en fait sentir. Juste parce que c’est cool de miner.
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