« Nous allons sérieusement étudier une offre de jeux vidéo en cloud gaming », a confié Mike Verdu, en charge du jeu vidéo chez Netflix, dans TechCrunch Disrupt (via Protocol, le 18 octobre). Cette ambition sonne comme une évidence pour une entreprise qui a fait du streaming une arme pour proposer des films, des séries et des documentaires à des millions de personnes. En réalité, elle ne l’est plus depuis que Google a annoncé sa décision d’en finir avec son service Stadia.
Netflix peut-il réussir là où Google a échoué ? Il est difficile de répondre à cette question. Certes, la firme de Mountain View n’a rien fait pour aider Stadia, à part empiler les erreurs. Netflix, qui propose déjà des jeux vidéo mobiles à ses abonnés, devrait opter pour une stratégie plus prudente. « Nous aurons la même approche qu’avec le mobile — commencer petit, rester humble, être réfléchi », indique Mike Verdu.
Netflix veut prendre son temps avec le cloud gaming
Netflix veut donc avancer à petits pas avec le cloud gaming, ce que n’a pas su faire Google avec Stadia. L’entreprise a raison d’opter pour cette approche, dans le sens où la réussite passera par la construction d’une légitimité face aux acteurs installés (Sony, Microsoft, Nintendo). Attention, toutefois, à ne pas laisser Microsoft prendre trop d’avance avec son Xbox Game Pass, qui propose déjà une option streaming sur les appareils visés par Netflix (télévisions, smartphones, tablettes).
Le lancement d’un catalogue de jeux mobiles est, pour Netflix, un moyen de montrer aux utilisatrices et aux utilisateurs qu’il peut à son tour devenir un acteur important du marché du gaming. À date, il réunit 35 titres différents — inclus dans l’abonnement. Mais 55 autres sont prévus pour les mois à venir. En parallèle, Netflix ouvre des studios pour développer ses propres jeux. Petit à petit, le plan se met en place.
Si Netflix mise sur la prudence, c’est aussi parce que son offre gaming est encore trop méconnue. Selon des chiffres fournis par CNBC en août 2022, moins de 1 % des abonnés jouent grâce à Netflix. Une part infime, voire ridicule, qui va devoir augmenter si la plateforme de SVOD veut aussi devenir une plateforme de cloud gaming crédible.
Il reste enfin la problématique du business model. Sur ce point, Mike Verdu n’entend pas répéter les erreurs de Google, qui a vendu Stadia comme le remplaçant idéal d’une console, avec la nécessité d’acheter individuellement chaque jeu. Netflix veut conserver la même philosophie : on paie chaque mois pour accéder, en illimité, à une liste de jeux vidéo. Aujourd’hui, ce Netflix du jeu vidéo existe déjà, et il s’appelle le Xbox Game Pass.
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