Call of Duty: Modern Warfare II n’est pas encore disponible, mais celles et ceux qui ont précommandé le jeu peuvent déjà jouer à la campagne solo (une sorte d’apéritif avant de se lancer dans le mode multijoueur, dès le 28 octobre). Cette initiative d’Activision permet de faire découvrir certaines séquences avant l’heure, et l’une d’elles fait parler, pour de mauvaises raisons.
Dans l’une des premières missions de Call of Duty: Modern Warfare II, il est demandé à la joueuse ou au joueur de calmer des civils d’une manière un peu brusque : en pointant directement son arme sur eux. Dans la version anglaise du jeu, les développeurs utilisent le terme « de-escalate », renvoyant à la résolution d’un conflit. Plusieurs personnes se sont émues du fait qu’il suffisait de pointer une arme pour obtenir gain de cause. Une situation qui appuie une forme de violence faisant écho à certains événements tragiques observés dans la vraie vie, avec un usage inconsidéré et immodéré de la force ou des armes à feu (exemple : la mort de George Floyd).
Call of Duty: Modern Warfare II va-t-il trop loin ?
Le contexte de la séquence de Call Of Duty: Modern Warfare II est important pour pouvoir juger de son caractère polémique. L’objectif de la mission est le suivant : intercepter un terroriste iranien protégé par un cartel mexicain. La situation géographique est particulièrement tendue : la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Par ailleurs, on incarne un membre des Forces Spéciales mexicaines, dans un endroit en dehors de sa juridiction.
Au moment où l’on croise des civils, le contexte est défavorable, notamment en termes de timing (la cible est en train de fuir, il faut courir). Et les héros ne savent pas vraiment où ils mettent les pieds : les civils peuvent être des membres déguisés du cartel. D’ailleurs, quelques minutes plus tard, ils entrent dans une maison et calment des habitants avant que ceux-ci ne prennent les armes pour tirer à vue.
Ce qui a choqué quelques joueurs n’est donc pas, in fine, le fait de pointer son arme vers des potentiels agresseurs, mais le fait que le jeu surnomme cette action « désescalader » la situation, comme si pointer son arme sur quelqu’un (surtout s’il s’agit d’un innocent) permettrait, au fond, de résoudre facilement une situation.
Call of Duty a fait bien pire
La saga Call of Duty, qui cherche souvent à se rapprocher de la réalité tout en réfutant (à tort) son statut d’œuvre politique, est habituée aux séquences choquantes et très limites. Il est ainsi impossible de ne pas évoquer le massacre de civils dans un aéroport, un acte justifié par une mission de couverture au sein d’un groupe terroriste. Ce passage est l’un des plus controversés de l’histoire. Ironiquement, il appartient à Call of Duty: Modern Warfare 2, dont Call of Duty: Modern Warfare II est le reboot.
En 2019, dans Call of Duty: Modern Warfare (un autre reboot), le studio Infinity Ward a réutilisé la Highway of Death (« Autoroute de la mort »), qui fut le théâtre d’un bombardement par l’Armée américaine pour empêcher les Irakiens de se replier pendant la guerre du Golfe. Cet événement, maladroitement attribué aux Russes dans le jeu vidéo, est considéré comme un crime de guerre aux yeux de certains spécialistes.
À l’arrivée, il faut quand même se rappeler que Call of Duty cherche d’abord à être une source de divertissement, même si sa reproduction de la réalité est sujette à la controverse. C’est encore plus vrai dans la société actuelle, régulièrement touchée par des problématiques de violence.
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