On ne vous fera pas l’affront de prétendre que ça y est, c’est cette année que Call of Duty a décidé de rafraîchir sa formule pour innover et prendre des risques – non, Call of Duty: Modern Warfare II ne réinvente pas l’eau chaude et s’inscrit dans le prolongement des épisodes précédents, en particulier le Modern Warfare qui était sorti en 2019. Tester une nouvelle itération annuelle de Call of Duty revient à s’intéresser aux quelques changements qui en font un titre légèrement différent, mais qui ressemble quand même comme deux gouttes d’eau aux dix-neuf précédents.
Chaque nouvel opus est proposé avec la sélection habituelle de modes de jeu, du simple match à mort par équipe au Point Stratégique, disponibles en 6 contre 6 sur une poignée de cartes. En arrivant dans les menus, déjà, première surprise : l’interface a changé. On dit au revoir au menu divisé en trois parties distinctes, ici tout est regroupé en un écran déroulant où les modes sont symbolisés par de simples carrés cliquables pour naviguer de l’un à l’autre sans le côté usine à gaz des anciens épisodes. On peut alterner assez facilement entre le multijoueur classique, la campagne et les modes coopératifs, et un nouveau menu latéral regroupe les fonctions sociales du jeu pour discuter avec son groupe ou démarrer un chat vocal.
Pas de grand changement
Pas de grand bouleversement du côté des modes de jeu, puisqu’on ne trouve que deux nouveaux modes en partie rapide : la libération d’otages et le Knockout. Tous deux sont en vérité des variantes de modes déjà présents, inspirés de la Recherche et Destruction avec un nombre de vies limité et la possibilité de réanimer ses coéquipiers tombés au sol. Tous ces modes classiques se jouent en équipe de six joueurs, mais il faut également noter la présence des modes Invasion et Guerre Terrestre. Ils ouvrent le conflit à plusieurs dizaines de joueuses et de joueurs sur des cartes plus larges, remplies de soldats contrôlés par l’IA et de véhicules à contrôler.
Inspirés du Battle Royale Warzone et des Battlefield, ces modes à plus grande échelle sont loin d’être les plus palpitants à jouer et ressemblent surtout à une foire géante où tout le monde vient glaner des niveaux d’expérience en tuant des bots à la chaîne. On déplore également l’absence de playlists hardcore pour les modes de jeu, qui n’arriveront qu’au lancement de la première saison du Battle Pass — soit le 16 novembre prochain.
Cette sélection de modes assez pauvre au lancement du jeu constitue la première petite déception de ce Modern Warfare II. Là où l’épisode de 2019, et même Black Ops Cold War sorti en 2020, essayaient de proposer des modes qui sortent de l’ordinaire pour changer des sempiternels matchs de Domination en boucle, Modern Warfare II repose sur les acquis de la licence. Il ne cherche pas à innover à travers ses modes de jeu. On aurait par exemple aimé trouver dans les modes un équivalent de l’Escarmouche en 2v2, qui faisait fureur sur Modern Warfare, mais il n’en est rien. Il faudra sans doute attendre de voir quels modes sortiront dans les prochains mois avec l’arrivée des différentes saisons.
Plus de flexibilité dans les classes et le style de jeu
En revanche, ce nouvel épisode prend quelques libertés du côté de ses cartes. On en trouve une dizaine : certaines s’appuient sur un design classique en trois lignes comme la série en fait depuis des années, d’autres sortent de l’ordinaire. Zarqwa, par exemple, incorpore une étendue d’eau tout autour du terrain de jeu, permettant aux combattants les plus aventureux de nager d’un bout à l’autre de la carte pour prendre des assaillants à revers et parfois retourner le cours d’une partie.
C’est appréciable, et c’est quelque chose que l’on n’a pas forcément l’habitude de voir dans un épisode de Call of Duty. Même chose pour Santa Sena, qui abandonne totalement le level design classique de la série pour un simple tronçon d’autoroute débordant de voitures. Les lignes de tir y sont plus serrées que d’habitude, les points sont difficiles à défendre et avec quelques grenades bien placées, les débuts de partie ressemblent à un festival d’explosions de voitures qui contraint à la vigilance avant de courir partout.
Nombre de ces cartes sont justement pensées pour un gameplay proche de celui de Modern Warfare, à mi-chemin entre une lourdeur assumée et le côté arcade propre à la série. Le level design met à profit l’utilisation des portes, en alternant entre portions extérieures et environnements plus étroits en intérieur, comme c’est par exemple le cas sur Crown — une carte qui prend place sur une piste de Formule 1. Le rythme des combats est toujours aussi tendu, et la boucle reste inchangée : on passe son temps à débrancher son cerveau pour jouer les objectifs et courir après les killstreaks (séries d’éliminations), dans l’espoir de gagner la partie et de finir en première place du tableau des scores.
La personnalisation des classes, élément incontournable de Call of Duty, a eu droit à une légère refonte avec Modern Warfare II. On a rarement vu un système de modification d’armes aussi poussé dans un Call of Duty. Il s’appuie sur la multiplication des attachements possibles et des options à débloquer pour ses fusils préférés. Chaque arme peut accueillir cinq options de personnalisation, qu’il s’agisse d’un viseur, d’un nouveau chargeur ou d’un canon allongé, à choisir entre plusieurs dizaines de possibilités. La diversité des options offre une grande flexibilité dans la création des classes, qui est également accompagnée d’une nouveauté plutôt appréciable : la possibilité d’appuyer sur une touche pour accéder instantanément à un stand de tir. Il permet d’essayer son arme en direct, en modifiant les attachements à la volée pour comparer différentes configurations. Une fois une arme au niveau maximum, on débloque même un nouveau menu de fine-tuning où il est possible de régler l’effet de chacun des modificateurs avec des jauges, pour affiner encore plus les statistiques de sa pétoire favorite.
Soucis techniques trop présents et progression contraignante
Dommage que ce nouveau système de personnalisation, plus complexe et flexible, amène avec lui une nouvelle façon peu pratique de débloquer du contenu. Désormais, si l’on s’attache à une arme et qu’on souhaite en débloquer toutes les améliorations, il n’est plus possible de jouer avec jusqu’à atteindre le niveau maximal. Il faut forcément jouer avec d’autres armes. Vous souhaitez débloquer cette nouvelle lunette pour la M4 ? Il faut monter ce fusil à pompe niveau 13. Un chargeur de 60 balles vous intéresse pour une mitrailleuse ? Très bien, vous n’avez qu’à jouer avec l’AK-47 pendant trois heures pour le débloquer.
Chaque nouvel attachement à débloquer nécessite de jouer avec des armes différentes, contraignant à s’essayer à presque toutes les armes du jeu pour débloquer l’ensemble des skins et des attachements qui nous intéressent. C’est dommage pour les joueurs qui ne souhaitent pas changer de classe toutes les cinq parties, et surtout incompréhensible pour le commun des mortels. Il faut se balader dans des menus pas toujours clairs, et parfois jouer avec trois armes différentes pour récupérer des points d’expérience et enfin mettre la main sur une nouvelle apparence pour son arme favorite.
En dehors de ces quelques changements, Call of Duty: Modern Warfare II est… surtout un nouveau Call of Duty. Il se joue comme les précédents, et ressemble toujours à un distributeur de dopamine en intraveineuse pour qui court après les jauges d’expérience, les killstreaks et les récompenses. Il reste ce FPS qu’on lance pour débrancher son cerveau en rentrant du boulot dans le but d’enchaîner les matchs entre amis. Hélas, il perd un peu de la dimension tactique amenée par le renouvellement de la formule en 2019.
C’est un peu triste, d’autant qu’il faut signaler que la sortie de Modern Warfare II implique une flopée de problèmes techniques et de soucis réseau. Problèmes de serveurs sur consoles, crashs et déconnexions sur PC et infrastructure réseau fragile qui provoque encore trop fréquemment la déconnexion des membres d’un groupe… Pas très pratique quand on veut jouer avec ses amis. Il ne reste plus qu’à attendre de voir comment ce contenu un peu maigre et ces soucis techniques seront corrigés avec le lancement de la première saison et l’arrivée de Warzone 2.0, prévus pour le 16 novembre prochain.
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