Alors que l’acquisition d’Activision Blizzard n’est toujours pas validée, Microsoft a fait savoir qu’il a proposé un deal de dix ans à Sony pour Call of Duty.

Quand Microsoft a officialisé l’acquisition de Activition Blizzard pour une somme titillant les 70 milliards de dollars, on savait qu’elle prendrait du temps à être validée. D’autant que la firme de Redmond doit composer avec un rival déterminé à faire capoter la transaction. Ainsi, Sony ne voit pas le rapprochement d’un bon œil et utilise l’excuse Call of Duty pour faire comprendre aux autorités que l’avantage serait trop important pour Microsoft.

Ces derniers mois, la multinationale américaine a multiplié les pas en avant vers Sony, répétant à l’envi que Call of Duty ne disparaîtra pas de l’écosystème PlayStation. Une preuve concrète a encore été apportée par le New York Times dans un article publié le 21 novembre. Où on découvre que Microsoft a proposé un contrat de dix ans à Sony concernant Call of Duty. La firme nippone n’a pas voulu commenter.

Call of Duty: Modern Warfare II // Source : Activision
Call of Duty: Modern Warfare II // Source : Activision

Une guerre de communication entre Sony et Microsoft

En septembre dernier, Jim Ryan, président de la branche PlayStation, avait jugé une première offre de Microsoft  « inadéquate à bien des égards ». À l’époque, Microsoft promettait visiblement de commercialiser des jeux Call of Duty sur PlayStation pendant trois ans. Depuis, Phil Spencer, son homologue chez Xbox, a répété plusieurs fois qu’il n’était pas dans l’intérêt de Microsoft de priver les joueuses et les joueurs PlayStation de la saga Call of Duty (dont le dernier opus en date a généré un milliard de dollars en quelques jours). Fin octobre, il a carrément déclaré : « Tant qu’il y aura une PlayStation sur le marché, nous continuerons de lancer Call of Duty sur PlayStation. » Comme c’est le cas aujourd’hui pour Minecraft, un autre immense succès.

Selon le New York Times, Microsoft aurait proposé ce contrat de dix ans à Sony le 11 novembre dernier — un contrat qui pourra bien évidemment être renouvelé le moment venu pour que les promesses d’éternité de Phil Spencer soient tenues. Sera-t-il suffisant pour convaincre Sony ? Rien n’est moins sûr.

Microsoft accuse par ailleurs son concurrent « d’induire en erreur » les régulateurs, expliquant qu’il « surestime l’importance de Call of Duty dans sa rentabilité ». Un point qui est assez difficile à commenter : Sony a-t-il vraiment besoin de Call of Duty pour vendre ses consoles au regard de sa ligne éditoriale articulée autour de jeux exclusifs très attractifs ? La licence d’Activision sait attirer des joueuses et des joueurs, mais le catalogue de Sony est suffisamment conséquent pour contenter la communauté. Pour Sony, Microsoft reste malgré tout « un géant de la tech avec un long passif de domination d’industries ». 

Une dizaine de régulateurs se penche actuellement sur l’acquisition d’Activision pour statuer du risque monopolistique. Deux d’entre eux — le Brésil et l’Arabie saoudite — l’ont approuvée. De son côté, la Commission européenne a lancé une enquête approfondie, identifiant plusieurs sujets de préoccupation. Bref, Microsoft n’a pas encore gagné.

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