Après les avoir toléré pendant plusieurs années, les maisons de disques veulent désormais contrôler les blogs musicaux qui diffusent des MP3 pour illustrer leurs chroniques. Et ils comptent bien sur Google pour les y aider. Non pas sur le moteur de recherche, mais sur le groupe propriétaire depuis 2003 de la plateforme Blogger utilisée par de nombreux internautes anglophones.
Le Los Angeles Weekly raconte ainsi que de des bloggeurs américains ont vu disparaître d’un seul coup plusieurs de leurs billets, sans comprendre pourquoi. Il a fallu faire des rapprochements pour comprendre que seuls les blogs hébergés par Google sur sa plateforme Blogger étaient concernés. Etrange. Ryan Spaulding, qui édite le blog Ryan’s Smashing Life, a par exemple vu disparaître plusieurs posts concernant Wilco, the Annuals, les Red Hot Chili Peppers, Matisyahu ou encore Earth, Wind & Fire. Ils sont devenus introuvables du jour au lendemain, purement et simplement supprimés de la plateforme.
Un autre raconte que ses billets concernant Elliott Smith et Tim Hardin ont également été supprimés. Contrairement à beaucoup d’autres, il a reçu un avertissement de Blogger après la suppression, mais la plateforme n’a pas jugé utile de répondre à ses nombreuses protestations argumentées. Comme d’autres, il s’était en effet assuré de l’autorisation de diffuser les fichiers musicaux, soit directement auprès des artistes concernés, soit auprès de leur maison de disques. Beaucoup, dans le pire des cas, acceptaient sans difficulté de retirer un fichier MP3 sur simple demande du label.
Mais ceux qui donnent les autorisations et ceux qui partent à la chasse aux bloggeurs ne sont pas les mêmes. La RIAA, pour une part, participe elle-même à la chasse sans consulter ses membres. Le lobby du disque américain envoit régulièrement à Google une liste d’URL de billets à supprimer de Blogger. Or jusqu’à récemment, la firme de Mountain View prévenait d’abord les bloggeurs, mais elle a changé de politique pour des raisons obscures.
« Lorsque nous sommes prévenus que du contenu peut violer nos conditions d’utilisation, y compris par des notifications claires de violation de droit d’auteur, nous agissons rapidement pour le vérifier, et notre réponse peut être notamment de supprimer le contenu réputé contrefaisant« , explique un porte-parole de Google.
« Si le contenu est supprimé, nous faisons l’effort de bonne foi de contacter les bloggeurs affectés en utilisant l’adresse e-mail qu’ils ont utilisé pour s’enregistrer sur Blogger. C’est conforme au DMCA (l’équivalent américaine de la loi pour la confiance dans l’économie numérique, ndlr), qui exige que les utilisateurs reçoivent un avertissement après que le contenu a été supprimé« .
Mais Google ne dit pas pourquoi il ne prend plus la peine de demander aux bloggeurs de retirer eux-mêmes le contenu. Beaucoup cependant ont déjà anticipé, et migrent désormais vers une plateforme comme WordPress, qu’ils hébergent eux-mêmes. Une autre idée du web 2.0.
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