Pour beaucoup les jeux vidéo des vieilles consoles Atari, NES, Master System ou Saturn ne restent que des bons souvenirs, parfois évaporés. Pour les chercheurs, c’est un véritable trésor historique qui s’en va et qu’il faut conserver pour les générations futures. Des « historiens du jeu vidéo » et des chercheurs de l’Université de Portsmouth en Grande-Bretagne se sont ainsi lancés dans un projet fou : créer un émulateur universel capable de lancer n’importe quel jeu sorti sur console ou sur ordinateur depuis les années 1970 jusqu’à nos jours.
Le projet est réalisé dans le cadre d’un vaste programme européen de sauvegarde du patrimoine numérique, KEEP (Keeping Emulation Environnements Portable), coordonné par la Bibliothèque Nationale de France. Il a démarré le 1er février, et devrait s’achever d’ici trois ans, avec l’objectif de « développer une Plateforme d’Emulation d’Accès qui permette le rendu d’objets numériques statiques et dynamiques : texte, son, images, documents multimédia, sites web, bases de données, jeux vidéo, etc.«
« L’énorme succès des technologies informatiques, où les machines sont rapidement remplacées, a créé un problème sérieux et croissant sur la manière de préserver les contenus numériques produits sur des machines obsolètes« , expliquent les fondateurs du projet. Le risque de perdre le patrimoine numérique est élevé, et c’est devenu depuis plusieurs années une préoccupation majeure de la Commission européenne.
On estime que d’ici deux ans, le nombre de contenus numériques créés à travers le monde sera 18 millions de fois plus important en volume que l’information contenue dans les livres édités jusqu’à présent. La bibliothèque d’Alexandrie du numérique est un challenge étourdissant.
La plateforme KEEP devra gérer plusieurs difficultés, techniques et juridiques. Elle devra accoucher d’un standard pérenne pour le transfert des fichiers stockés sur des supports obsolètes vers les nouveaux supports de stockage, et pour l’émulation des fichiers. Le tout sans violer les droits de propriété intellectuelle (droits d’auteur, brevets, marques…) des individus et des industriels qui ont créé les contenus et les machines à émuler. Un problème particulièrement délicat pour les jeux vidéo, mais qu’il faudra nécessairement résoudre pour le bien commun.
« Les jeux ont tendance à ne pas être archivés parce qu’ils ont perçus comme des biens jetables, mais ils représentent une part vraiment importante de notre histoire culturelle récente« , explique ainsi le chercheur Dan Pinchbeck, qui travaille sur l’émulateur universel. « Les jeux vidéo sont l’un des formats médiatiques les plus importants de la planète, et nous avons l’obligation de les conserver pour les générations futures« .
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.