Quand Need for Speed Unbound a été officialisé, le jeu a tout de suite intrigué. Le studio Criterion Games, qui a offert tant de sensations fortes avec la saga Burnout, a opté pour une direction artistique étonnante. Exit le réalisme total, bonjour les effets cartoon swag, inspirés de la street et accompagnés de la bande son ad hoc. Sur le papier, il y avait cette assurance d’obtenir un jeu de course à la maniabilité solide, porté par une ambiance originale. Il y a pire comme piliers pour relancer la marque Need for Speed, qui ressemble plus à une vieille caisse rafistolée qu’à une rutilante Ferrari — à en juger par les épisodes récents.
Bonne nouvelle : Need for Speed Unbound est très joli, et cette patte cartoon, bien intégrée, apporte un cachet indéniable aux courses (sans tomber dans le ridicule). Autre bonne nouvelle : le gameplay de Need for Speed Unbound est très convaincant, entre la direction qui répond bien, le bon ressenti en matière de grip, le côté très permissif de l’arcade (on peut jouer des jantes) et les sensations de vitesse bien présentes. Néanmoins, malgré ces atouts indéniables, le jeu, édité par Electronic Arts et disponible depuis le 2 décembre sur PS5, Xbox Series S, Xbox Series X et PC, se perd dans un système de progression horriblement pénible.
Il n’y a rien de motivant dans Need for Speed Unbound
Need for Speed Unbound démarre par un long, très long prologue. Tellement long que je me suis demandé pourquoi je devais enchaîner les courses. Il sert en réalité à mettre en place une histoire qui n’a d’histoire que le nom : en résumé, après avoir retapé un bolide, on se fait trahir et nous voilà dans l’obligation de repartir à la base de la street race. Sans le sou, l’héroïne ou le héros doit gravir à nouveau les échelons pour se refaire une réputation, parfaire son garage et récupérer son bien. « Okay super », comme dirait Orelsan.
Dans Need for Speed Unbound, on vous demande donc de participer à une multitude d’épreuves et de remplir des petits défis dans le but de s’enrichir. Sauf qu’il faut toujours compter son argent dans le jeu, les récompenses étant ridiculement faibles, quand les éléments pour améliorer sa voiture coûtent une blinde. Par exemple, il faut parfois payer 3 000 $ pour gagner 6 000 $ en finissant premier (3 000 $ en réalité, puisque vous avez payé 3 000 $). Tout ça pour lorgner sur un nouveau moteur affiché à plus de 60 000 $ dans la boutique. On vous laisse faire le calcul pour en faire l’acquisition.
Pour un jeu typé arcade, Need for Speed Unbound contraint souvent à trimer pour des clopinettes. Cette absence totale de générosité finit par démotiver. D’autant qu’on n’a pas toujours la voiture capable de gagner avec aisance (au début, on ne triomphe pas beaucoup, aussi parce que les adversaires sont agressifs). Il est par ailleurs étonnant de constater qu’on débloque si peu de véhicules. Dans ma partie, j’ai pu obtenir une deuxième voiture qu’au terme d’une trentaine de courses. Quand on sait que Forza Horizon 5 inonde de cadeaux à la moindre occasion, même quand on ne joue pas très bien, on se demande pourquoi on doit subir cette radinerie. Need for Speed Unbound, c’est vraiment la vie à la dure.
Pour ne rien arranger, Need for Speed Unbound repose sur le principe du « high risk, high reward ». Concrètement, on doit rouler le jour et la nuit pour empocher un maximum d’argent, sans se faire pincer par les forces de l’ordre à chaque sortie. Plus vous enchaînerez les courses, plus vous gagnerez de l’argent et plus votre niveau d’alerte augmentera. Plus votre niveau d’alerte augmentera, plus il y aura de policiers dans les rues et plus vous prendrez le risque de perdre tous vos gains en cours. Bref, quand vous pensez avoir gagné, ce n’est pas tout à fait le cas. Les courses-poursuites font partie de l’ADN des Need for Speed, sauf que le jeu du chat et de la souris agace à la longue. Par chance, on s’amuse quand même plus que dans le piètre Need for Speed Heat.
Punitif, Need for Speed Unbound l’est aussi dans le fait qu’il pardonne très peu l’erreur. Pire, vous ne pourrez recommencer une course qu’un nombre limité de fois (quatre, en mode normal), accouchant à l’arrivée d’un challenge beaucoup trop relevé pour le peu de récompenses à la clé. Chaque dollar se mérite un peu trop dans Need for Speed Unbound, trahissant l’argument fun que laisse poindre les apparences. On espère que Criterion Games rectifiera le tir avec une mise à jour qui donnera un peu plus envie d’apprécier les qualités gâchées. En l’état, on préfère relancer Forza Horizon 5 qui, en prime, offre beaucoup plus de variété dans son monde ouvert.
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