High On Life, jeu vidéo imaginé par l’un des co-créateurs de Rick and Morty, est une expérience assurément débile. Tout n’est qu’un prétexte pour glorifier l’humour, qu’il soit gras, fin ou un peu des deux. Dès lors, il est difficile de tout prendre au sérieux dans ce titre qui rencontre un beau succès d’estime grâce à l’abonnement Xbox Game Pass (où il est disponible depuis son lancement). Est-ce que ce film baptisé Tammy and the T-Rex, diffusé sur une télévision dans le jeu, existe vraiment ? La réponse est oui. On s’est même amusé à le regarder. Spoiler : c’est affligeant.
Sorti le 21 décembre 1994 sans passer par la case cinéma, Tammy and the T-Rex a été réalisé par Stewart Raffill, cinéaste britannique qui dispose d’une filmographie loin d’être ridicule (en quantité, tout du moins). Au casting, on retrouve notamment Denise Richards et Paul Walker, qui n’avaient pas 20 ans et débutaient tous deux leur carrière. Le pitch est à mourir de rire : après une mort aussi étrange que tragique, le cerveau de Paul Walker est utilisé pour animer un T-Rex automate. Doté d’une conscience, le dinosaure devient incontrôlable et part dans une quête de vengeance pour retrouver Denise Richards, sa dulcinée.
Tammy and the T-Rex, le nanar aux origines loufoques
On ne cherchera pas à défendre Tammy and the T-Rex, que vous pouvez visionner grâce à la plateforme de SVOD baptisée Outbuster (l’autre cinéma, dixit le slogan) et accessible via Amazon Prime Video. C’est un nanar dans ce qu’il y a de plus nanar : un budget dérisoire qui trahit les rares élans de mise en scène, un casting un peu en roue libre (même si les deux stars en devenir ne s’en sortent pas si mal), des séquences vraiment gênantes (souvent à caractère sexuel) et un penchant voulu pour le gore (adouci par le récit ridicule, il faut bien l’avouer).
Même le méchant ne fera peur à personne : un professeur cinglé, qui a pour bras droit une femme représentée de façon ultra-sexualisée — une autre époque. Ah, et son équipe est aussi constituée d’un culturiste écervelé — qui finira écrasé comme une pâte à crêpes par Paul ‘Dino’ Walker. On avoue, on a bien ri malgré tout. Et le film a toute sa place dans High On Life.
Si absurde soit-il, Tammy and the T-Rex demeure quand même une mine d’or d’anecdotes pour Stewart Raffill. Dans une interview accordée à Bristol Bad Film Club en 2018, il racontait les origines abracadabrantesques du long métrage : « Un propriétaire de salles de spectacle en Amérique du Sud est venu me voir et m’a dit ‘J’ai un T-Rex’. Il était animatronique et devait aller dans un parc au Texas. Les yeux fonctionnaient. Les bras bougeaient. La tête bougeait. Il l’avait pendant deux semaines avant d’être envoyé au Texas, alors il m’a dit ‘On peut faire un film avec !’ »
Le hic ? Il n’y avait aucun scénario, qui a finalement été écrit en une semaine. Enfin, si tant est que l’on puisse parler de « scénario » au regard du résultat final. Stewart Raffill s’est même permis une petite critique à l’encontre du T-Rex, insuffisamment réaliste à son goût pour en faire une vraie créature (dans le film, il est aussi considéré comme un automate).
« J’essayais juste de faire un film pour celles et ceux qui adorent les films farfelus (…). Quand vous n’avez qu’une semaine pour travailler sur un script, c’est un peu léger. Je suis aussi le meilleur plagiaire, je demande constamment au casting et à mon équipe s’ils n’ont pas une meilleure idée à ajouter. » Il garde quand même de beaux souvenirs de Paul Walker, « un sourire incroyable », et de Denise Richards, qui « a joué une scène où elle doit parler à un dinosaure en donnant le meilleur d’elle-même ».
Même le tournage n’a pas été de tout repos. Stewart Raffill confie sur le sujet : « Tous les lieux se situaient à 25 minutes de chez moi ! Pendant la production, il y a même eu un gros incendie qui a détruit beaucoup de propriétés. En fait, dans certaines séquences, vous pouvez voir de la fumée en arrière-plan. » De A à Z, rien ne va dans Tammy and the T-Rex, mais on est quand même ravi d’avoir appris son existence grâce à High On Life.
Par contre, ne prenez pas la peine de le regarder. Même pour la blague, on peut trouver bien mieux à faire.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !