Il y a bientôt un an, Microsoft annonçait le rachat d’Activision Blizzard — un séisme chiffré à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Aujourd’hui, il n’est toujours pas validé et, pire, est menacé d’un blocage par la FTC (l’autorité de la concurrence américaine). Il soulève aussi des interrogations en Europe. Selon un article de Bloomberg publié le 12 janvier, le deal pourrait prendre encore plus de plomb dans l’aile en raison d’inquiétudes exprimées par Google et Nvidia — deux concurrents de Microsoft dans des secteurs clés.
Jusqu’à aujourd’hui, c’est surtout Sony, rival principal de Microsoft sur le marché des jeux vidéo, qui s’est montré particulièrement critique avec cette acquisition. La firme nippone craint de voir des licences phares devenir exclusives à l’écosystème Xbox. Elle cite Call of Duty en exemple principal. Pour se défendre, la firme de Redmond a multiplié les propos rassurants, et a même tendu la main à Nintendo et Valve.
Pourquoi Google et Nvidia seraient-ils inquiets ?
Concrètement, Google et Nvidia, s’ils sont vraiment inquiets, pourraient témoigner lors du procès lancé par la FTC et fournir des arguments appuyant le blocage. Les deux entreprises ont des raisons de craindre le pire avec ce rapprochement, au regard de toutes les marques récupérées d’un coup par Microsoft. Nvidia, notamment, aurait peur pour son service GeForce Now, alternative au Xbox Game Pass de Microsoft.
Microsoft gagnerait un trop gros avantage sur les segments du cloud, des services et des jeux mobiles. Néanmoins, selon les sources de Bloomberg, Nvidia ne serait pas formellement opposé au rachat. L’entreprise aurait plutôt besoin d’être rassurée sur la disponibilité des jeux pour son propre catalogue, craignant que le Xbox Game Pass devienne trop puissant en matière de choix. A priori, il suffirait à Microsoft de promettre des titres comme Call of Duty sur GeForce Now pour ne pas avoir un ennemi de plus. La firme de Redmond aurait tout intérêt à le faire pour protéger ses intérêts, comme elle l’a déjà fait avec Nintendo et Valve. On rappelle qu’elle a aussi proposé un contrat de dix ans à Sony.
Si l’on saisit la position de Nvidia, qui est challenger face au Xbox Game Pass sur le terrain du cloud gaming, celle de Google est un peu plus trouble dans le sens où son service Stadia va fermer en janvier. Il faut en réalité voir plus large : Google rivalise avec Microsoft sur le terrain des services cloud (le volet gaming en est un), et il ne faut pas négliger le jeu vidéo sur mobile. Android reste une plateforme qui génère des milliards de dollars chaque année grâce à la vente de jeux. Là encore, le Xbox Game Pass, s’il se retrouve trop renforcé par des licences importantes, pourrait tout écraser.
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