Le jeu vidéo est un média qui sait faire honneur à son glorieux passé. À une époque pas si lointaine, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, il y avait d’un côté les fans de la Super Nintendo (ou Super Nes) et, de l’autre, les adeptes de la Mega Drive. Les deux consoles étaient les visages de la quatrième génération, autrement appelée l’ère du 16 bits. Il n’était pas question de graphismes en 3D, de définition 4K, de framerate à 30 fps, d’options d’affichage, de microtransactions ou encore de monde ouvert. Sur Super Nintendo et Mega Drive, on dévorait notamment des jeux d’action en 2D punitifs, sans jamais se plaindre de la difficulté sur les réseaux sociaux (qui n’existaient pas).
Disponible depuis le 12 janvier 2023 sur PS4, PS5, Nintendo Switch et PC, Vengeful Guardian: Moonrider est conçu comme un hommage à ces expériences d’antan. Étant moi-même propriétaire d’une Super Nintendo dans ma jeunesse (désolé Sega), j’ai tout de suite été attiré par ce titre développé par le studio brésilien JoyMasher — spécialiste des trips old-school (leur slogan ? « We know retro », soit « On connaît le rétro »). Vengeful Guardian: Moonrider se destine donc d’abord à celles et ceux qui sont un peu nostalgiques des vieilles consoles, quand on passait le temps en acceptant de se faire piétiner sans rechigner.
Même le scénario de Vengeful Guardian: Moonrider est old-school
Dans Vengeful Guardian: Moonrider, on incarne un super-soldat ninja, déguisé dans une armure de samouraï et normalement conçu pour protéger un État totalitaire contre le soulèvement populaire. C’était sans compter une prise de conscience soudaine qui va le pousser à se retourner contre ses créateurs, en se mettant au service des opprimés. S’ensuivra une lutte sans merci avec ses congénères, aussi puissants que lui, jusqu’au renversement d’un régime tyrannique. Animé par une poignée de cinématiques, Vengeful Guardian: Moonrider trouve son salut narratif dans les codes des années 90, avec du manichéisme assumé. De toute façon, on n’y jouera pas pour être bouleversé par une histoire.
Vengeful Guardian: Moonrider se compose de huit niveaux variés, nous faisant voyager d’une forêt à des laboratoires. Pour parvenir à ses fins, le héros doit se débarrasser des autres super-soldats, gardant chacun des installations clés qui symbolisent la toute-puissance de la dictature en place. Étonnamment, JoyMasher n’a pas opté pour une structure linéaire, et il est alors possible d’éliminer les cibles dans l’ordre de son choix. Il est difficile de ne pas y voir, aussi, un moyen d’adoucir le challenge. Vous butez dans un niveau ? Faites-en un autre, et revenez plus tard, une fois que vous vous sentirez suffisamment aguerri.
JoyMasher a aussi intégré un autre levier permettant d’adoucir le challenge, par défaut très élevé. Ainsi, on peut équiper notre super-soldat avec deux puces, qui s’apparentent à des améliorations passives. L’une d’elles, débloquée après la toute première partie perdue (les autres doivent être trouvées), renforce la résistance au dégât, mais vous empêchera d’obtenir un score élevé. Elle ne sera pas de trop pour permettre à tout un chacun de survivre aux nombreux pièges, sans se sentir acculé par un défi trop écrasant. Certes, Vengeful Guardian: Moonrider est dur. Mais il vous donne quand même les clés pour le terminer et éviter d’être frustré. Après tout, certains ont perdu leurs réflexes d’antan avec l’âge.
Jouer à Vengeful Guardian: Moonrider renvoie vraiment à de vieux souvenirs — ces moments passés à matraquer les touches d’une petite manette pour se sortir de situations dramatiques. En l’occurrence : des ennemis très offensifs qui savent très bien nous viser, des éléments de l’environnement qui imposent de faire attention à là où l’on met les pieds ou encore des boss qui multiplient les attaques à apprendre par cœur, par la simple lecture des animations des sprites. Tout est pensé pour nous pousser à échouer, sachant que Vengeful Guardian: Moonrider sait se montrer punitif quand il masque bien les pièges qu’il nous tend. Il donne envie de pester, de crier à l’injustice. Mais c’est dans ses accès de rage que l’on trouve de la satisfaction. Les plus doués, eux, seront motivés par la quête du rang S, la meilleure note possible. Elle nécessite une tentative parfaite et un temps rapide.
Enfin, sous ses airs de jeu visuellement fauché, Vengeful Guardian: Moonrider se permet quand même quelques excentricités pour pimenter encore plus l’aventure. Ce qui le fait d’ailleurs tomber dans l’excès de zèle : quand on apprécie les phases de shoot en moto, on goûte un peu moins aux portions sous l’eau. Dans les airs, il sera nécessaire de faire preuve de doigté pour sauter entre les différentes plateformes. Ce même doigté qui nous a tant rendu de service quand on s’amusait sur une Super Nintendo et/ou une Mega Drive. Plus de 30 ans après, le 16 bits a encore du bon quand les développeurs ont le goût du travail bien fait.
Le verdict
Vengeful Guardian: Moonrider
Voir la ficheOn a aimé
- Rendu en pixel art très joli
- Le triomphe de la nostalgie
- Des options d’accessibilité
On a moins aimé
- Il faut avoir connu l’ère des consoles 16 bits
- Un tantinet trop court
- Les phases sous-marines
Faut-il être vieux pour apprécier Vengeful Guardian: Moonrider à sa juste valeur ? Très certainement. Par son désir de rendre hommage aux consoles de l’ère 16 bits, le jeu d’action de JoyMasher s’adresse forcément à celles et ceux qui ont vécu cette époque avec insouciance et curiosité. Ces mêmes personnes qui devront retrouver leurs réflexes d’antan pour survivre aux huit niveaux pensés comme des trips nostalgiques piégeux.
Vengeful Guardian: Moonrider témoigne en tout cas d’une belle maîtrise. On y retrouve les ingrédients qui ont fait la force de ces expériences exigeantes, avec un soupçon d’accessibilité en plus pour s’adapter à l’époque, et à un public plus étendu. On enchaîne alors les coups de sabre à vitesse grand v, comme autant de souvenirs de Game Over accumulés sans jamais broncher. Une toute autre époque.
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