La situation est critique à bord du Nostromo depuis qu’une créature xénomorphe rode dans les couloirs et traque les membres d’équipage. Seule solution pour s’en sortir : travailler en équipe pour progresser, récupérer du matériel, et fabriquer des objets essentiels à votre survie.
Alien : le destin du Nostromo est un jeu coopératif, dans lequel tout le monde joue ensemble contre le jeu, contre l’Alien. On y incarne un des cinq personnages issus du film, dont, évidemment, la lieutenante Ripley. Chacun d’eux dispose d’une caractéristique propre, une action spéciale qu’il est le seul à pouvoir utiliser.
Le but du jeu est de remplir un certain nombre d’objectifs, selon le nombre de participants, puis, une fois ceci fait, de réussir une mission finale qui n’est révélée qu’à ce moment-là.
À son tour, on dispose de quelques points d’action à dépenser comme on le souhaite. On peut ainsi se déplacer de salle en salle, de couloir en couloir, ramasser ou déposer des objets, en utiliser un, même en fabriquer, à l’aide de bouts de ferrailles trouvées au gré de ses déplacements, etc.
Votre survie dépend grandement de votre capacité à fabriquer et à utiliser les bons objets aux bons moments. Entre la lampe torche, le détecteur de mouvement, le lance-flamme, voire la caisse pour enfermer Jones, le chat, pour éviter qu’il ne feule, il y a en tout sept objets différents disponibles.
Après le tour de chaque joueur vient celui de l’Alien. On retourne simplement une carte qui indique quoi faire. On doit, par exemple, placer des sas dans certaines salles, qu’il faudra ouvrir pour y accéder… certains sont sans danger, derrière d’autres se cache la créature.
Celle-ci peut également se déplacer, en direction du personnage le plus proche. À chaque rencontre avec l’Alien, il faut s’enfuir, provoquant potentiellement une perte de temps, tout du moins une contrariété dans le déroulement de notre plan. Mais, on subit également une baisse de mental. Si ce dernier atteint zéro, l’équipage n’a plus la force de lutter, et la partie est perdue.
Enfin, certaines missions finales déclenchent la séquence d’autodestruction du vaisseau, ajoutant une pression supplémentaire sur les épaules des joueurs.
Pourquoi jouer à Alien : le destin du Nostromo ?
Soyons honnêtes, Alien : le destin du Nostromo ne révolutionne pas le monde du jeu de société, ni même celui des jeux coopératifs. Mais, il dispose de deux atouts essentiels au regard du public visé, à savoir les joueurs débutants, qui découvrent les jeux de société contemporains : la grande accessibilité des règles, et la courte durée des parties.
En dehors de quelques exceptions, ou de jeux pour enfants, les jeux de plateau coopératifs (en excluant donc les petits jeux d’ambiance) sont souvent soit longs, soit compliqués, voire les deux. De quoi rebuter un novice, sauf à l’accompagner dans ses premières parties.
Alien : le destin du Nostromo évite ces écueils. À son tour, on effectue les quelques actions simples auxquelles on a droit (se déplacer, utiliser un objet, en fabriquer un, etc.), puis on retourne une carte qui indique le comportement de l’Alien. Et, c’est tout. Avec des parties qui ne dépassent pas l’heure de jeu, et un univers connu de tous, le cocktail est réussi.
De l’autre côté du spectre, en revanche, nous aurions plutôt tendance à le déconseiller aux joueurs aguerris, ayant déjà fait leurs armes sur des jeux coopératifs plus coriaces… sauf à vouloir jouer détendu, sans se prendre la tête. C’est d’ailleurs de cette manière que nous avons vécu nos parties, à la cool, en famille. Il faut bien avouer que ça fait parfois du bien de jouer à un jeu sans devoir replonger dans les règles toutes les dix minutes.
Mais, attention, le jeu a beau être accessible, il ne fait pas de cadeaux. Vos premières parties risquent fort de se solder par des échecs. C’est tant mieux, c’est ce que l’on attend d’un jeu coopératif. Si l’on gagne trop rapidement, on s’en lasse, et la boîte reste alors au fond du placard, à prendre la poussière. Dans le pire des cas, vous pouvez augmenter la difficulté en ajoutant Ash, l’androïde qui trahit ses coéquipiers.
Petite déception thématique tout de même, puisque l’Alien n’agit que sur le moral des troupes, et ne tue jamais aucun membre d’équipage. D’un autre côté, ça permet à tous de participer jusqu’à la fin de la partie, et de ne pas se faire éliminer après quelques minutes, au détour d’un couloir et d’une rencontre malheureuse avec le xénomorphe. Un mal pour un bien, donc.
Même s’il ne reste pas dans les annales ludiques, Alien : le destin du Nostromo conviendra parfaitement à un public bien précis : les débutants qui découvrent les jeux de société contemporains ou coopératifs. Ils ne seront pas perdus, grâce à ses règles accessibles et ses parties rapides. De plus, le challenge corsé qu’il propose servira de tremplin vers des titres plus costauds, une fois que vous viendrez régulièrement à bout du jeu.
Dans l’espace, personne ne nous entend crier… mais nous entend-on jouer ?
- Alien : le destin du Nostromo est un jeu de Scott Rogers
- Illustré par Stefen Koidl et Vladimir Rodriguez
- Édité par Ravensburger
- Pour 1 à 5 joueurs à partir de 10 ans
- Pour des parties d’environ 45 à 60 minutes
- Au prix de 43,90 € chez Philibert
Le verdict
Alien : le destin du Nostromo
Voir la ficheOn a aimé
- Des parties courtes
- Des parties tendues
- La petite surprise à l’ouverture de la boîte (vous comprendrez…)
- Des règles simples, idéales pour des joueurs débutants…
On a moins aimé
- … mais trop simples pour des joueurs expérimentés
- Les illustrations aux couleurs un peu fades
- Quelques parties qui traînent, à force de jouer au chat et à la souris avec l’Alien
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