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« Liaison est un thriller contemporain dans lequel les erreurs de notre passé font peser une menace sur notre futur. Dans Liaison, politique et espionnage s’entremêlent, autour d’une histoire d’amour passionnel et indéfectible. » En lisant ce résumé, on peut s’attendre à un soupçon de SF, à des retournements de situation inattendus, à découvrir que les choses ne sont pas celles que l’on croit… Pourtant, il n’en est rien. À l’image de ce premier pitch, Liaison, sortie le 24 février 2023 sur Apple TV+, sera bien trop compliquée pour pas grand-chose tout au long de ses 6 épisodes.
Cette série créée par Virginie Brac (Engrenages, Cheyenne et Lola) commence par une partie de poker endiablée menée par Gabriel (Vincent Cassel), visiblement éméché, dans un appartement luxueux de… Damas, en Syrie. Quelques kilomètres plus loin, deux frères hackers tentent d’échapper aux services secrets, après avoir découvert des secrets qui pourraient bien bouleverser le monde. Dans le même temps, à Londres, Alison (Eva Green) travaille avec le gouvernement britannique pour empêcher de mystérieuses cyberattaques dans le pays…
Liaison provoque l’effet d’un pétard mouillé
Sur le papier, Liaison pouvait laisser penser à une intrigue dans un univers presque post-apocalyptique, où la science-fiction permettrait de réparer les erreurs du passé. Mais devant les premières minutes, on comprend finalement que Liaison se dirige surtout sur les traces d’une série d’espionnage vue et revue. À première vue, la narration semble convoquer de solides références. On pense au Bureau des Légendes, à The Americans, à 24 Heures Chrono ou encore à Alias. Mais autant vous le dire tout de suite : l’invocation de ces modèles provoque plutôt l’effet d’un pétard mouillé.
Au fil des premiers épisodes surtout, on est baladés d’un bureau à l’autre, en suivant péniblement des personnages avoir de longues discussions sur des questions diplomatiques, entre la France et la Grande-Bretagne. Ce ne serait pas un problème si Liaison avait l’éloquence d’un Baron Noir ou d’un Game of Thrones. Mais quand une membre de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) termine un dialogue par « Il n’y a pas de détails dans ce métier, Didier » ou qu’un autre personnage parle de « bonne-femme », on finit par baisser les bras.
Un éléphant dans un magasin de porcelaine
Le scénario avance ainsi avec la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. La narration mêle crimes, conflits diplomatiques et géopolitiques, crise syrienne, cybersécurité ou encore immigration dans un ensemble qui finit par se révéler totalement indigeste. Les 6 épisodes enchaînent les événements prévisibles et se concluent d’ailleurs sur une résolution banale, qui désamorce complètement tous les enjeux bâtis jusque-là. Plutôt que d’offrir une fin satisfaisante, les dernières minutes nous laissent plutôt avec une impression de « tout ça pour ça ? ».
Bon, vous pourriez me dire que si l’action est au rendez-vous, ces fragilités scénaristiques peuvent passer sous le tapis. D’autant que la réalisation de la série a été confiée à Stephen Hopkins, qui a justement dirigé plusieurs épisodes de 24 Heures Chrono et… Predator 2. Ces deux exemples opposés suffisent à décrire l’extravagance de certaines scènes. On assiste ainsi à une course-poursuite dans les rues de Londres sur une musique électro bien énervée, à un crash de train à la rapidité éclair, au presque-crash d’un avion quelques épisodes plus loin… Bref, Liaison ne lésine pas sur les moyens pour tenter de nous occuper avec un brin d’action. Le problème, c’est que les méchants sont tellement bêtement méchants que l’on finit par cesser de croire à ces scènes de fusillade et autres bastons censées être cruciales. Même les séquences émotion finissent par nous laisser de marbre.
Vincent Cassel et Eva Green sauvent (un peu) le navire
Mais on peut au moins reconnaître une qualité à ce thriller d’espionnage : mettre en place une relation plutôt convaincante entre Vincent Cassel (La Haine) et Eva Green (Penny Dreadful). Leurs liens d’amour-haine, fragilisés sous le poids d’un secret inavouable, se développent ainsi au fil des 6 épisodes. Mais là où le résumé de la série nous vendait un amour « passionnel et indéfectible », Liaison nous donne plutôt les miettes d’une flamme éteinte depuis déjà plusieurs années, réanimée par la chanson Teardrop de Massive Attack.
On n’a évidemment rien contre ce tube musical ni contre leur alchimie pleine de frénésie (ou pas). Mais utiliser cette chanson de 1998, déjà adoptée par Dr House pour son générique et dans des dizaines d’autres œuvres depuis, ça sent un peu le réchauffé. Il reste heureusement la performance des deux comédiens, qui font ce qu’ils peuvent pour maintenir la tête hors de l’eau, tout en se montrant parfois aussi perdus que nous.
Alors, pourquoi Liaison est-elle un échec ?
C’est un fait : Liaison est loin d’être la série ambitieuse que l’on attendait depuis des mois. La faute à plusieurs facteurs, dont une écriture un brin paresseuse, une narration qui repose beaucoup trop sur la simple notoriété de son casting et un manque de moyens étonnant de la part d’Apple TV+. La plateforme, qui nous a habitué à des séries originales et audacieuses comme For All Mankind, Severance, Shrinking, Servant ou Foundation, dévoile ici sa première production vraiment frustrante.
On n’aurait jamais pensé écrire ça, mais à l’heure où la télévision linéaire française prend de plus en plus de risques avec des séries de genre comme Vortex sur France 2 ou Syndrome E sur TF1, Liaison fait bien pâle figure en comparaison. Et même d’autres plateformes de SVOD américaines ont réussi leur tournant francophone, comme Disney+ avec Parallèles et Oussekine. Face à cette concurrence toujours de plus en plus forte et à des séries françaises de plus en plus qualitatives, Liaison fait figure d’ancien monde dans un univers de plateformes toujours en constant mouvement.
Un constat qui ne doit pas renforcer la mauvaise réputation (à tort) des productions hexagonales, mais simplement vous pousser à (re)découvrir de vraies bonnes surprises, comme OVNI(s) sur Canal+, En Thérapie sur Disney+ ou Le Monde de Demain, disponible sur Netflix.
Le verdict
Liaison
Voir la ficheOn a aimé
- Eva Green, toujours
- Sa relation avec Vincent Cassel, plutôt crédible
- Les méchants si méchants que ça en devient rigolo
- Pas grand-chose ?
On a moins aimé
- La subtilité d’un éléphant
- Des dialogues creux à lever les yeux au ciel
- Des scènes d’action molles
- Tout ?
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