Les films récompensés par le monde du cinéma sont généralement des valeurs sûres. On pense par exemple à Fargo, aux Affranchis, au Cercle des Poètes Disparus et tant d’autres films cultes primés au fil des années. Et, évidemment, il y a aussi The Revenant, qui avait enfin consacré Leonardo DiCaprio d’un Oscar, après des décennies de simples nominations.
Pour ce guide, nous avons fait le choix de nous écarter des classiques pour vous proposer également quelques fictions plus méconnues, et qui méritent le coup d’œil. Nous avons donc sélectionné 9 films primés ces dernières années, à voir sur vos plateformes de SVOD préférées, en attendant de connaître les lauréats des Oscars le dimanche 12 mars.
Quels sont les meilleurs films primés ?
Pour danser en rythme : West Side Story (Canal+)
Souvent citée comme la comédie musicale incontournable, West Side Story a eu le droit à une nouvelle jeunesse en 2021 grâce à cette version pilotée par Steven Spielberg. On redécouvre alors l’histoire d’amour entre Maria et Tony, deux Roméo et Juliette new-yorkais. Pleine de couleurs éclatantes, de chorégraphies virevoltantes et de plans-séquences entièrement maîtrisés, cette réadaptation rend justice au classique de 1961 tout en développant son propre style.
Les chansons y sont toujours aussi entraînantes et on ne voit absolument pas passer les 2h30 de West Side Story : les tableaux musicaux s’enchaînent ainsi à une vitesse folle, portés par un casting plus que convaincant. La lumineuse Ariana DeBose (The Prom) a d’ailleurs remporté l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour le personnage d’Anita. Fun fact : Rita Moreno (One Day at a Time), qui a interprété le même rôle dans la version de 1961, avait obtenu exactement la même récompense, amplement méritée.
Pour renforcer les liens familiaux : CODA (Apple TV+)
Qui aurait pu prédire qu’en 2022, Apple TV+ serait la première plateforme à recevoir l’Oscar du meilleur film ? CODA, remake américain du film français La Famille Bélier, a ainsi bouleversé tous les plans de Netflix, qui convoitait la statuette depuis déjà plusieurs années. Et le long-métrage a fait encore plus fort : remporter trois Oscars en tout. CODA est ainsi reparti avec les statuettes du meilleur film, meilleur scénario adapté et meilleur acteur dans un second rôle pour Troy Kotsur, comédien sourd. Le long-métrage, dont le titre est l’acronyme de « Child of Deaf Adult », qui désigne les enfants entendants de parents sourds, reprend plus ou moins le même point de départ que son prédécesseur.
On suit ainsi Emilia Jones (Locke and Key), qui reprend le rôle de Louane dans La Famille Bélier, version pêcheurs du Massachusetts. Sa participation à la chorale du lycée va lui permettre de renouer avec ses parents, sourds, et de s’émanciper. Sans être un chef-d’œuvre absolu, CODA a le mérite de prendre des libertés avec son inspiration, pour concocter une histoire familiale finalement plus touchante et bien mieux interprétée que l’originale. De là à mériter l’Oscar du meilleur film, on n’y aurait pas forcément pensé, mais après tout, pourquoi pas.
Pour s’engager dans la lutte des classes : Parasite (Prime Video)
En Corée du Sud, la famille Kim tente de joindre les deux bouts, tant bien que mal. En attendant, ils vivent dans un taudis, en sous-sol. Lorsque le fils parvient à se faire embaucher par une riche fratrie pour donner des cours d’anglais, grâce à un faux diplôme, leur situation va basculer. Entre le thriller, la satire sociale et le récit presque horrifique, Parasite a scotché les spectateurs à sa sortie en 2019. Lauréat de la Palme d’Or à Cannes, le long-métrage a également remporté quatre Oscars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original et meilleur film international) ainsi qu’un César (meilleur film étranger).
Clairement, Parasite a tout raflé et mis tout le monde d’accord. C’est totalement mérité : Bong Joon-ho (Snowpiercer) a réalisé un film ultra-intelligent sur la lutte des classes, qui étonne, surprend, glace le sang et bouleverse, tout ça à la fois. Parasite n’est toutefois pas à mettre devant tous les regards : son esthétique parfois gore et sa narration qui provoque le malaise pourraient en rebuter plus d’un. Le jeu en vaut largement la chandelle. Si vous souhaitez prolonger l’expérience avec un autre drame social primé aux Oscars (avec trois récompenses en 2021, dont meilleur film, tout de même), nous vous conseillons Nomadland, à voir sur Disney+ et sur Canal+.
Pour rêver d’amour : La Forme de l’Eau (Disney+)
Réalisé par Guillermo del Toro (Pacific Rim, Le Cabinet de Curiosités), ce conte sous forme d’histoire d’amour touche immédiatement la corde sensible en nous. Pour sa délicatesse empreinte de poésie, il a donc justement été récompensé par quatre Oscars en 2018 (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleurs décors et meilleure musique).
La Forme de l’Eau suit la vie plutôt ordinaire et solitaire d’Élisa, une trentenaire muette. Pendant ses heures de travail comme femme de ménage dans un laboratoire gouvernemental américain, elle rencontre par hasard un humanoïde amphibien. Ensemble, ils vont découvrir un amour passionnel et silencieux. Aussi complémentaires que singuliers, Sally Hawkins (Godzilla) et Doug Jones (Hellboy) composent ce couple aquatique, sublimé par la musique d’Alexandre Desplat (Harry Potter, les films de Wes Anderson). Véritable ode à la différence, La Forme de l’Eau est tout simplement un enchantement pour les yeux et l’âme.
Pour sortir les mouchoirs : Quoi qu’il arrive, je vous aime (Netflix)
On oublie souvent que les courts-métrages ont également droit aux honneurs des grandes cérémonies cinéphiles. Pourtant, ces catégories recèlent souvent des petites pépites qui méritent largement le détour, comme Quoi qu’il arrive, je vous aime, disponible sur Netflix. Justement récompensé de l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation en 2021, ce drame en seulement 12 minutes dévoile le quotidien de deux parents en deuil.
Pour conserver l’émotion intacte, nous vous conseillons de ne surtout rien lire ou voir de plus avant de vous lancer dans le visionnage. Tout en noir et blanc, Quoi qu’il arrive, je vous aime, offre un travail impressionnant sur les ombres et les lumières. On se laisse ainsi porter par cette sublime animation, sans qu’aucune parole ne vienne troubler le silence instauré par le court-métrage. D’une force inouïe pour une si petite durée, Quoi qu’il arrive, je vous aime, vous fera probablement verser votre petite larme, comme nous.
Pour mieux comprendre les aliens : Premier Contact (Netflix et Canal+)
Avant Dune ou Blade Runner 2049, le cinéaste canadien Denis Villeneuve réalisait déjà un monument de science-fiction en 2016 avec Premier Contact. Mêlant réflexions philosophiques et rencontres avec des créatures venues d’ailleurs, ce long-métrage raconte l’histoire de Louise Banks, une experte en linguistique. Alors que 12 mystérieux vaisseaux apparaissent de nulle part à différents endroits du monde, l’experte est recrutée par l’armée américaine pour tenter d’établir le contact avec ces extraterrestres et comprendre pourquoi ils tentent d’envahir la Terre (ou pas).
Lauréat de l’Oscar du meilleur montage sonore en 2017, Premier Contact manie à la perfection l’art de développer un récit de SF aux imbrications fondamentalement intimes. Le destin de l’univers est ainsi lié de mille façons à celui de Louise Banks, jusqu’à un rebondissement final éblouissant. Premier Contact séduit ainsi par sa maîtrise totale, autant esthétique, narrative que technique. Une expérience étonnante qui questionne notre humanité, notre capacité à communiquer et notre notion du temps. Pour continuer à explorer la filmographie de Denis Villeneuve, sachez que Blade Runner 2049, récompensé des Oscars des meilleurs effets visuels et de la meilleure photographie, est disponible sur Netflix et sur Prime Video.
Pour se souvenir des belles choses : Still Alice (Netflix)
On continue dans le domaine, version drame poignant, avec ce film sur la mémoire. Dans Still Alice, Alice Howland est ainsi une professeure reconnue de linguistique et s’apprête à fêter ses 50 ans auprès de sa famille. Mais lorsque son médecin lui diagnostique la maladie d’Alzheimer, toutes ses relations avec son entourage vont être bouleversées.
Julianne Moore (Kingsman, Hunger Games) incarne à la perfection ce rôle bouleversant, taillé pour toucher l’Académie des Oscars. En 2015, la comédienne est ainsi sacrée meilleure actrice pour sa performance inoubliable, qui incarne avec sensibilité cette thématique encore trop souvent mise de côté. Les fabuleux Alec Baldwin (Mission Impossible) et Kristen Stewart (Twilight, Irma Vep) complètent la distribution de ce film dramatique plutôt méconnu, mais vraiment touchant et important pour mettre en lumière toutes les dimensions de cette maladie.
Pour dédramatiser la guerre : Jojo Rabbit (Disney+)
Jojo est un petit garçon allemand de 10 ans, vivant durant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. Convaincu par les idées nazies, il rejoint les jeunesses hitlériennes avant de devoir abandonner suite à une blessure. Il tente alors de se consoler auprès de son ami imaginaire : Adolf Hitler, tout simplement. Lorsqu’il découvre que sa mère cache une jeune fille juive dans leur maison, ses convictions vont voler en éclat. Convoquant tour à tour Le Dictateur de Charlie Chaplin et La Vie est Belle de Roberto Benigni, Jojo Rabbit parvient à trouver un étonnant mélange entre tragique et comique, le tout à hauteur d’enfant.
Dans le rôle de la mère, la pétillante Scarlett Johansson (Avengers) offre des respirations bienvenues à un contexte angoissant, tandis que Taika Waititi (Thor : Love and Thunder), également réalisateur, s’éclate à composer un Hitler totalement loufoque. On préfère vous prévenir : Jojo Rabbit ne plaira pas à tout le monde en adoptant un ton singulièrement décalé pour mieux dénoncer des événements réellement dramatiques. Mais, vous auriez tort de manquer ce film, récompensé de l’Oscar du meilleur scénario adapté en 2020, qui bouleverse par sa gravité, jusqu’à sa scène finale d’une tendresse infinie.
Pour rire en famille : Le Grand Méchant Renard et autres contes (OCS, Netflix et Canal+)
On termine cette sélection avec un dessin animé pour petits et grands, composé de multiples fables drôles et improbables. Dans Le Grand Méchant Renard et autres contes, un animal rusé raconte, sur scène, trois anecdotes toutes plus absurdes les unes que les autres. On y rencontre alors un lapin qui endosse le rôle de la cigogne, un renard qui se prend pour une poule ou encore un canard qui veut remplacer le Père Noël.
Grâce à son humour fin, son trait esthétique délicat et ses personnages complètement déjantés, Le Grand Méchant Renard et autres contes a décroché le César du meilleur film d’animation en 2018. C’est totalement mérité pour ce long-métrage plus intelligent qu’il n’y paraît, parfait pour un week-end en famille, rythmé par le rire des enfants. On attend une seule chose : une suite, pour ce dessin animé juste trop mignon.
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