Sony perd peut-être la face avec son obsession de vouloir faire capoter le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft. Le deal retentissant, officialisé en janvier 2022, est toujours très discuté par les autorités chargées de le valider. Les divers documents transmis permettent de découvrir les arguments des différentes parties. Et, ceux de Sony commencent à tomber dans l’invraisemblable, à en croire cet article publié le 8 mars 2023 par The Verge.
Dans un dossier transmis le 22 février à la CMA (Competition and Markets Authority, soit l’organisme en charge de la concurrence au Royaume-Uni), Sony partage ses craintes. Elles concernent d’éventuels leviers (injustes) que pourrait utiliser Microsoft pour pousser les joueuses et les joueurs à se tourner vers l’écosystème Xbox. Il est bien évidemment encore une fois question de Call of Duty, le gros morceau de la transaction. Sony estime, par exemple, que son rival pourrait « dégrader la qualité et les performances de Call of Duty sur PlayStation ».
Sony est en train de sérieusement écorner son image
« Microsoft pourrait sortir une version PlayStation où les bugs et les problèmes n’apparaîtraient que dans les derniers niveaux ou après des mises à jour futures (…). S’il est avéré que les performances sont pires sur PlayStation que sur Xbox, les fans de Call of Duty pourraient migrer sur Xbox, par peur de jouer à leur jeu favori sur une plateforme de second rang et moins compétitive », peut-on lire. C’est assez lunaire.
Microsoft serait-il prêt à commercialiser des jeux Call of Duty bugués sur PlayStation, pour s’offrir un avantage possiblement décisif ? C’est une accusation grave de la part de Sony, qui craint aussi de voir des jeux plus chers sur PlayStation ou encore des spécificités non exploitées par les développeurs (notamment pour la manette DualSense). Microsoft s’en est défendu dans les colonnes d’Eurogamer.
Microsoft promet que Call of Duty restera sur les consoles PlayStation pendant au moins dix ans. La firme de Redmond n’aurait aucun intérêt à proposer des versions en dessous des attentes. Le risque serait trop grand pour l’image d’une saga habituée à se vendre à des millions d’exemplaires chaque année. Par ailleurs, à notre connaissance, les versions PlayStation de Minecraft — autre propriété de Microsoft — n’offrent pas une expérience de jeu inférieure.
Dans un tweet publié le 8 mars, Lulu Cheng Meservey, CCO d’Activision Blizzard, s’est rangé du côté de Microsoft : « Microsoft a offert à Sony (le leader sur le marché des consoles depuis plus de dix ans, avec 80 % de parts de marché) un accord de 10 ans bien plus intéressant que ce que nous pourrions faire. Nous avons également garanti à Sony un accès sur le long terme à Call of Duty. Mais ils continuent de dire non. » Elle prête aussi des propos édifiants à Jim Ryan, CEO de PlayStation : « Je ne veux pas d’un deal Call of Duty. Je veux simplement faire capoter la transaction », aurait-il prononcé à Bruxelles. Aujourd’hui, Sony se retrouve un peu seul contre tous et manque d’arguments pour se faire entendre.
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