Rien ne va plus entre Last.fm et le blog américain Techcrunch. Fin février, ce dernier avait publié un article qui accusait Last.fm d’avoir transmis à la RIAA des données statistiques sur les habitudes d’écoute de ses utilisateurs, et même les adresses IP de ceux qui ont écouté une version piratée de l’album de U2, qui devait sortir quelques jours plus tard dans les bacs. L’article avait déjà provoqué la fureur de l’équipe britannique de Last.fm, qui a très vigoureusement nié les allégations.
« A notre connaissance, aucune donnée n’a été transmise à la RIAA« , s’est d’abord contenté d’affirmer Last.fm. « Nous n’avons jamais reçu de demandes de telles données par quiconque, et si c’était le cas nous n’aurions pas accepté de nous y soumettre. Bien sûr que nous travaillons avec les grandes maisons de disques et que nous leur fournissons des statistiques générales, comme nous le ferions avec n’importe quel autre label, mais nous n’avons jamais personnellement identifier nos utilisateurs auprès d’un tiers, ça va contre tout ce que nous défendons« , avait surenchéri Russ Garett, l’architecte technique de Last.fm.
L’affaire en était restée là, mais Techcrunch en a remis une couche vendredi. Dans un nouveau billet, le site a renouvelé ses accusations, en citant une nouvelle source anonyme qui lui confirme que des données ont bien été envoyées à la RIAA. Mais elles l’auraient été sans le consentement de Last.fm, par leur maison-mère CBS, qui aurait demandé les données sans préciser leur destination. CBS avait d’ailleurs demandé à Techcrunch de corriger son premier billet, en notant que le premier démenti avait été signé par Last.fm, et non par CBS.
Dans son nouvel article, Techcrunch affirme que la personne qui lui a communiqué en premier les informations a depuis été licenciée par CBS. Le site lui propose d’ailleurs son aide juridique. Il cite une nouvelle source interne à CBS, qui affirme que les données ont été transmises à la RIAA (ou qu’en tout cas elle avait l’intention), mais que la maison-mère n’avait pas dit à Last.fm que les données demandées seraient transmises à une major. CBS aurait été inquiet des représailles financières s’il ne transmettait pas les données.
En réaction, Last.fm est monté d’un cran dans sa réponse. Russ Garrett nie de nouveau tout en bloc, en affirmant que personne à Last.fm n’a connaissance d’une quelconque fuite des données vers la RIAA, et que transférer les données des bureaux de Last.fm en Grande-Bretagne vers ceux de CBS aux Etats-Unis serait contraire à la loi sur la protection des données. Mais le co-fondateur de Last.fm Richard Jones, qui avait déjà décrit Techcrunch comme un « paquet de merde », s’est engagé dans une joute verbale contre le patron du site sur Twitter.
Les deux restent solidement ancrés sur ses positions. « J’adorerais savoir pourquoi quelqu’un vous alimente avec ces ordures (…) votre source doit forcément mentir, cherchez pourquoi« , écrit ainsi Richard Jones. « Je pense que nous avons le droit à une description plus complète et plus honnête de ce qui s’est vraiment passé plutôt que davantage d’attaques sur Techcrunch« , répond Michael Arrington, le fondateur du blog.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !