Reverra-t-on un jour l’E3, le grand salon du jeu vidéo de Los Angeles ? Pendant plus d’une décennie, l’E3 était un moment extrêmement attendu par les joueurs et joueuses, puisqu’ils y découvraient tous les ans de nouveaux jeux, de nouveaux partenariats, voire des nouvelles consoles (la Wii, la PS4 et la Xbox One, pour ne citer qu’elles, y ont été annoncées). Tout fan de jeux vidéo a déjà rêvé de se rendre à l’E3. Mais beaucoup ne réaliseront jamais ce rêve.
De plus en plus puissant, le marché du jeu vidéo s’est rendu compte avec le temps qu’il n’avait plus besoin de l’E3 pour briller. Nintendo et Sony ont été les premiers à lâcher l’ESA, l’association qui organise l’E3, pour organiser leurs propres conférences plus ou moins au même moment. Le covid a ensuite eu raison du reste. En 2020, 2021 et 2022, l’E3 n’a pas pu avoir lieu pour des raisons sanitaires. Le salon devait redémarrer en 2023, mais l’industrie lui a fait savoir qu’elle n’était pas intéressée.
« Pas suscité l’intérêt soutenu nécessaire »
C’est du 13 au 16 juin que l’E3 devait faire son grand retour, une nouvelle fois à Los Angeles. Sans Nintendo et Sony, comme les années précédentes, le grand salon du jeu vidéo savait d’avance qu’il ne retrouverait pas sa popularité d’antan. Ce qu’il n’avait pas pu venir, c’est l’abandon de Microsoft et d’Ubisoft, qui l’ont pourtant soutenu les années précédentes.
L’ESA est finalement arrivée à la conclusion suivante : l’E3 « n’a tout simplement pas suscité l’intérêt soutenu nécessaire pour l’exécuter d’une manière qui mette en valeur la taille, la force et l’impact de notre industrie ». Pour toutes ces raisons, l’ESA a pris la décision le 30 mars de renoncer à l’E3 2023.
Ce quatrième renoncement était-il le dernier ? Dans une interview à Games Industry, les organisateurs de l’E3 semblent plus pessimistes que les années précédentes. Ils souhaitent créer « une plateforme pour l’industrie », mais ne semblent pas vouloir s’avancer sur un éventuel E3 2024, physique ou virtuel. Difficile de ne pas y voir un aveu d’échec : un grand salon comme l’E3 n’a plus sa place aujourd’hui, à l’heure où chaque constructeur/éditeur peut avoir une portée majeure avec son propre livestream. Pourquoi alors réunir des milliers de personnes dans une salle géante, en leur faisant traverser la planète inutilement ?
La mort de l’E3 peut-elle provoquer celle des salons ?
On peut s’interroger sur les conséquences plus larges que pourrait avoir la mort de l’E3 sur l’industrie des nouvelles technologies en général, qui dispose encore d’un modèle très similaire à celui qui se pratiquait avant covid dans le monde du jeu vidéo.
Le CES de Las Vegas, le MWC de Barcelone, l’IFA de Berlin… Tous ces grands salons ont perdu de leur charme, puisque les constructeurs majeurs réservent maintenant leurs annonces pour eux, au cours de leurs propres conférences. Les salons seront-ils complètement lâchés un jour, au profit de plus petits événements ? Ce qui arrive à l’E3, que l’on pensait intouchable il y a 10 ans, est la preuve que les habitudes changent vite.
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