Aujourd’hui, vous pourriez suivre les cours de Jennifer Greenburg, professeur à l’Indiana University Northwest. Mais si vous aviez vécu dans les années 1940, vous auriez pu vous marier avec elle, la défier au bowling, partager un moment à la piscine, ou l’avoir comme coiffeuse privée. Non, Greenburg n’a pas enfin trouvé comment remonter le temps : elle utilise de vieux clichés, les derniers logiciels de retouche photo et un talent incroyable pour s’incruster dans les clichés d’autres personnes.
Le projet Revising History est une réflexion sur la place de la photographie comme document d’histoire, vecteur à la fois d’une information et d’une émotion qu’on estime, a priori, authentique (sauf si on est un détective céleste). En remplaçant les personnages principaux de ces scènes par des photographies qu’elle prend d’elle, elle détourne ces clichés et souligne que « la photo libère le moment de son attache au réel ». Comme tous les médias, la photographie permet de donner un angle à l’histoire, choisi par le photographe, qui va être son expression personnelle de la scène dont il est témoin.
Mais au-delà de l’aspect philosophique de l’œuvre, Revising History est un challenge technique. Pour s’incruster dans ces photographies que des amis lui donnent quand ils retrouvent des tonnes de vieux clichés dans les greniers de proches décédés, Greenburg affirme à Wired passer « plusieurs centaines d’heures » pour trouver le costume, incarner la personne qu’elle remplace et s’incruster dans le cliché original.
Pourquoi rester sur des photographies des années 1940 à 1960 ? Eh bien d’après elle, nos technologies de photographie modernes rendent la chose complexe : plus personne n’imprime de photo et du coup, elle manque de matière première pour exercer son art.
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