Quand Nintendo m’a invité à découvrir The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom, j’avais énormément de questions en tête. Je suis ressorti de cet événement un tantinet frustré, avec toujours plus de questions. Fort heureusement, j’ai aussi eu quelques réponses. À commencer par celle qui paraît la plus importante : oui, la firme nipponne semble avoir trouvé un moyen de se renouveler après l’incroyable The Legend of Zelda: Breath of the Wild. La suite s’annonce d’une densité phénoménale, articulée autour d’un élément au potentiel immense : la puissance de l’imagination.
Les nouveaux pouvoirs de Link, qui se débloqueront au fur et à mesure (mais dont on avait accès d’emblée pour les besoins de la preview), ne servent qu’un but : titiller la fibre créative des joueurs. Et là où The Legend of Zelda: Breath of the Wild érigeait l’exploration et la contemplation de grands espaces au rang d’arts, The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom est pensé comme une addition de puzzles aux solutions dont les limites n’égalent que celles de l’esprit humain. C’est un jeu où chaque situation repose sur une motivation limpide : et si j’essayais pour voir ce qu’il se passe ? On imagine déjà des milliers de vidéos qui feront les beaux jours de YouTube. Où les plus malins penseront détenir la clé alors que Nintendo en fournit tout un trousseau.
The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom risque d’être phénoménal
Pendant six ans, les joueurs se sont demandé comment Nintendo parviendrait à repenser son chef-d’œuvre paru sur Switch et Wii U en 2017. Avec Tears of the Kingdom, la firme nipponne a trouvé un moyen de bousculer les habitudes construites sur des dizaines d’heures à parcourir Hyrule. Personne ne jouera pas à The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom comme il jouait à The Legend of Zelda: Breath of the Wild. Il serait de toute façon dommage de ne pas profiter des nouvelles aptitudes mises à disposition de Link, désormais capable de combiner des objets ensemble pour créer des armes et des véhicules — en quelques secondes.
Je ne vous cacherai pas que mes premières minutes dans The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom se sont avérées assez compliquées, le temps d’appréhender ces outils inédits. Ils reposent sur de multiples manipulations qui imposent un nouvel apprentissage, ce qui laisse présager une longue introduction. Très vite, les craintes s’effacent au profit de réflexes inattendus. Vous pensiez que Rétrospective ne servait qu’à rembobiner le temps pour faire monter un gros rocher ? Essayez ce pouvoir sur un projectile envoyé par un ennemi. C’est ça The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom, ce jeu qui vous poussera sans cesse vers l’expérimentation. Une équation remplie d’inconnues, mais qui refuse d’être liée à une réponse unique.
Autre exemple : dans son inventaire, Link dispose d’une palanquée d’objets spéciaux qu’il peut coller à des éléments trouvés dans les décors afin de se sortir de situations complexes. Au sein d’Hyrule, on peut tomber sur des rails susceptibles de faire rouler des wagons abandonnés. Que comptez-vous faire si une partie des rails est cassée ? Personnellement, j’ai opté pour la solution suivante, axée sur la vitesse : j’ai collé un ventilateur et deux fusées à l’arrière pour que le wagon aille suffisamment vite pour outrepasser le trou. Mon voisin a choisi d’attacher plusieurs wagons entre eux pour miser davantage sur le poids.
Cet appel à la créativité, qui fera de vous des MacGyver du jeu vidéo, se retrouve dans tous les domaines, y compris dans les moments centrés sur l’action. Face à un boss prenant la forme d’un colosse composé de cubes, on peut opter pour un combat classique, en utilisant son arc et des flèches (éventuellement à imprégner pour faire plus de dégâts grâce au pouvoir appelé « Amalgame »). Ou bien atteindre son point faible avec un autre pouvoir (on ne vous dira rien). Il n’y a pas d’issue unique, ce qui rend l’expérience tellement plus riche. Et si vous devez partir à l’assaut d’une base ennemie, vous aurez des dizaines d’alternatives à votre disposition.
Dans l’histoire des belles et grandes conférences élogieuses, on a entendu mille fois des éditeurs vanter les qualités de leur prochain blockbuster en termes d’approches. Bien souvent, il y a tromperie sur la marchandise, en raison d’un gameplay trop générique pour donner envie de faire plus que le strict minimum. Armé de son moteur physique inouï et de ses nombreuses idées, The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom prouve qu’il est possible de proposer un gameplay suffisamment profond et diversifié pour encourager les joueuses et les joueurs à réfléchir avant d’agir. Foncer bêtement ne vous servira pas à grand-chose, même si certaines tentatives a priori vaines peuvent donner un résultat satisfaisant. Du chaos savent aboutir certaines idées, grâce à la magie du hasard, saupoudrée d’une part de chance.
La principale interrogation qui demeure après avoir appris à digérer le gameplay très dense de The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom est liée à la narration. Quelle sera la place de l’histoire dans ce bac à sable immense susceptible d’engendrer des heures et des heures de contenu où l’on se perd dans un laboratoire ? Cette suite cherchera-t-elle à raconter plus que The Legend of Zelda: Breath of the Wild ? Les différentes bandes-annonces, la dernière en tête, ont préfiguré un affrontement dantesque avec l’armée de Ganondorf (et la mort de Zelda ?). Mais encore faut-il qu’il n’y ait pas un déséquilibre entre ce qu’il est possible de faire (ce gameplay aux possibilités infinies) et les émotions qu’on peut en tirer. Ce sera l’autre enjeu majeur de The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom : celui de nous faire vivre une épopée formidable, pas simplement d’être le cobaye de nos expérimentations. Si enivrantes et osées soient-elles.
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