Annoncé en janvier 2022, le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft n’est toujours pas acté en avril 2023. La faute aux autorités anticoncurrentielles, qui mettent des bâtons dans les roues aux deux entreprises américaines. L’Union européenne, le Royaume-Uni, la Chine et les États-Unis, pour ne citer qu’elles, s’inquiètent de la puissance que pourrait avoir Microsoft s’il met la main sur une licence comme Call of Duty. Lui promet qu’il continuera de proposer le jeu sur les plateformes concurrentes, en signant des contrats avec des groupes comme Nintendo, mais les autorités ne sont pas convaincues. Le lobbying de Sony, qui fait tout pour faire échouer l’opération, contribue d’ailleurs à éloigner progressivement le rachat d’Activision.
Le 26 avril 2023, après une première décision négative aux États-Unis, le Royaume-Uni vient peut-être de planter un coup fatal au rachat d’Activision Blizzard. La CMA (Competition and Markets Authority) annonce s’opposer à l’opération, qui pourrait « modifier l’avenir du marché du cloud gaming en pleine croissance et entraîner une réduction de l’innovation et moins de choix pour les joueurs britanniques au fil des ans ». Microsoft fait appel, mais les chances de voir ce rachat se concrétiser semblent de plus en plus petites.
Un rachat d’ici juillet… ou rien
Ce ne sont toutefois pas les allégations de Sony sur le rachat d’Activision Blizzard qui ont fait mouche. En fait, les reproches de l’entreprise japonaise ne sont pas justes, aux yeux de la CMA. L’autorité anglaise ne retient pas cette piste, puisqu’elle ne se dit pas inquiète pour l’avenir des licences du studio sur PlayStation dans l’hypothèse où Microsoft deviendrait son propriétaire.
En revanche, la CMA juge que Microsoft n’a pas été en mesure de la rassurer sur le cloud gaming, malgré ses alliances avec de nombreux concurrents ces dernières semaines. « La décision finale d’empêcher le rachat intervient après que la solution proposée par Microsoft n’a pas permis de répondre efficacement aux préoccupations du secteur du cloud gaming » explique la CMA. L’autorité britannique estime les parts de marché de Microsoft de 60 à 70 % avec son xCloud aujourd’hui, ce qui est déjà bien trop élevé. Les accords passés avec Ubitus ou Nvidia affichent trop de « lacunes » selon les Anglais.
Que va-t-il se passer maintenant ? Pour commencer, Microsoft fait appel. Le géant américain ne pourra avancer sans l’autorisation des Anglais, ce qui le force à revoir sa défense pour les rassurer. La procédure risque de prendre du temps, à tel point que certains s’interrogent sur sa réelle utilité.
Le plus probable est que Microsoft attende la décision de l’Union européenne, qui devrait arriver « d’ici au 22 mai ». Si l’UE est favorable au rachat, Microsoft tentera sans doute de continuer à se battre au Royaume-Uni et aux États-Unis. Si l’UE dit non, alors il est probable que Microsoft renonce au deal et paye des indemnités, qui devraient être de 3 milliards de dollars, à Activision.
Dans tous les cas, Microsoft se donne jusqu’à fin juillet pour devenir le propriétaire d’Activision Blizzard. D’ici là, il devrait être plié sur l’avenir de son deal à 68,7 milliards de dollars, le plus cher de l’histoire du jeu vidéo.
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