Spotify est attaqué aux USA par un musicien qui l’accuse d’avoir reproduit et diffusé certaines de ses chansons. Il réclame des dommages et intérêts et souhaite voir son action transformée en recours collectif.

C’est une fin d’année contrariée pour Spotify. La plateforme d’écoute de musique en ligne suédoise vient de faire l’objet d’une plainte déposée le 28 décembre par un musicien, David Lowery, qui l’accuse d’avoir reproduit sans autorisation certaines de ses chansons. Le plaignant, qui cherche à transformer son action en recours collectif, réclame 150 millions de dollars en dommages et intérêts, rapporte Billboard.

David Lowery, qui évolue en tant que chanteur dans deux groupes de rock alternatif américains, Cracker et Camper Van Beethoven, reproche à Spotify de copier et de distribuer sciemment ses compositions musicales sans détenir pour autant les droits de reproduction adéquats. Quatre titres en particulier sont cités dans la plainte : Almond Grove, Get On Down the Road, King of Bakersfield et Tonight I Cross the Border.

Spotify accusé de faire baisser la valeur des droits d’auteur et de pratiques commerciales déloyales.

Dans sa plainte, citée par l’AFP, il estime que plusieurs « centaines de milliers » d’artistes seraient également dans son cas. D’où le souhait d’ouvrir une action de groupe. « Si le tribunal ne réfrène pas le comportement de Spotify, le plaignant et les membres du recours collectif continueront d’être victimes de graves préjudices, qui ne peuvent pas bénéficier de simples compensations financières ».

Il est également indiqué que Spotify a admis « publiquement » son incapacité à acquérir systématiquement les licences adéquates. En conséquence, le service a créé un fonds de plusieurs millions de dollars (entre 17 et 25 selon les sources) afin d’avoir des réserves pour payer les futurs paiements de droits d’auteur pour des titres dont les détenteurs de droits n’ont pas été encore confirmés.

Le niveau de rémunération des artistes

Spotify est régulièrement pointé du doigt pour illustrer l’iniquité supposée des plateformes légales de musique en ligne. Fin novembre 2014, l’ADAMI s’était offerte par exemple une pleine page de publicité dans le journal Le Monde pour critiquer les faibles revenus tirés des services comme Spotify ou Deezer, qui rapportent principalement aux maisons de disques et aux sites eux-mêmes.

Des artistes de premier plan comme Taylor Swift ou Thom Yorke (Radiohead) ont aussi donné de la voix sur ce sujet, certains allant jusqu’à retirer leur discographie en guide se protestation.

Ces critiques avaient agacé Daniel Ek, le PDG de Spotify. En riposte, il avait rappelé que Spotify a payé plus de 2 milliards de dollars aux labels, éditeurs et sociétés de gestion collectives pour qu’elles distribuent aux auteurs et aux artistes-interprètes, et assuré que le piratage, lui, ne rapporte rien. Et de conclure que le système du streaming, s’il n’est sans doute pas parfait, a le mérite de ramener les auditeurs dans le champ de l’offre légale.

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