Simple erreur ? C’est ce qu’affirme Google aujourd’hui après avoir corrigé son fameux outil de traduction instantané qui avait pris quelques libertés au sujet de la Russie : il traduisait la « Fédération de Russie » en « Mordor », soit les terres obscures et inhospitalières de Sauron dans l’univers de Tolkien. Cela se produisait quand le texte en entrée était le russe et le texte en sortie, l’ukrainien. Dans le même genre, le ministre des affaires étrangères russe, Sergey Lavrov, était traduit « petit cheval triste ». Des captures d’écran ont fait plusieurs fois le tour du réseau social russe VKontakte.
Et non, Google ne souhaitait pas déclencher un incident diplomatique qui aurait précipité la Troisième Guerre Mondiale : l’erreur était plutôt due à son algorithme. Car Google Traduction ne fonctionne pas sur la base de l’équivalence, comme pourrait le faire un dictionnaire bilingue. Quand vous entrez un mot à traduire, il ne va pas piocher dans une base de données figée qui lui dit « ce mot se traduit comme cela dans cette langue » : le service va plutôt analyser des centaines de milliers de résultats dans les deux langues pour trouver une concordance dans les occurrences. C’est comme cela qu’il peut, aussi, proposer des traductions alternatives et se perfectionner à mesure que sa base de données s’étoffe.
Du coup, l’outil de traduction a probablement été influencé par les articles et les textes publiés sur le web depuis les événements qui ont bouleversé une partie de l’Ukraine et qui n’ont pas manqué d’animosité envers la Russie. Dans un communiqué au Guardian, Google affirme qu’en temps normal, aucune traduction n’est réalisée par des humains : c’est dans des cas extrêmes comme celui-là que Google doit corriger le tir. Ce qui a été fait, avec les précisions apportées par un porte-parole de Google, contacté par Numerama :
« Google Traduction est un traducteur automatique — il recourt à la technologie sans intervention humaine. Lorsque Google Traduction génère une traduction, l’outil recherche des schémas parmi des millions de documents pour l’aider à déterminer quelle est la meilleure traduction. Mais la traduction automatique est très difficile, comme le sens des mots dépend du contexte dans lequel ils sont utilisés. Cela veut dire que toutes les traductions ne sont pas parfaites, et qu’il y a parfois des erreurs ou des mauvaises traductions. Nous œuvrons toujours à les corriger aussi vite que possible lorsqu’elles sont portées à notre connaissance ».
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