Sale temps pour Spotify. Ces dernières semaines, le service d’écoute de musique tout droit venu de Suède fait face à deux actions en justice. La première, datée de décembre, l’accuse de ne pas respecter les droits de reproduction mécanique relatifs à l’enregistrement d’une œuvre, tandis que la seconde, lancée ces jours-ci, l’attaque pour avoir diffusé des chansons sans autorisation.
Dans la deuxième plainte, déposée par la chanteuse Melissa Ferrick, le problème ne réside pas dans le fait que Spotify de ne pas la rémunérer en fonction du nombre de fois où ses chansons sont streamées par les utilisateurs. Il se trouve dans le fait que la plateforme a créé un répertoire regroupant sa discographie sans l’en avertir. Et d’après elle, ses droits n’ont pas été correctement gérés.
Comme dans la première action en justice, Melissa Ferrick souhaite que sa plainte puisse se transformer en recours collectif afin que d’autres artistes puissent eux aussi réclamer des dédommagements à Spotify. Dans le cas de la chanteuse indie-folk, il est question d’un montant atteignant 200 millions de dollars. C’est bien plus que la somme réclamée par le premier plaignant (150 millions de dollars).
Des critiques récurrentes
Les critiques soulevées par les deux plaignants ne sont pas une surprise. Avant eux, des artistes reconnus comme Taylor Swift ou Thom Yorke (Radiohead) ont tancé les services d’écoute de musique en ligne sur le délicat sujet de la rémunération des artistes. Taylor Swift avait d’abord refusé de mettre son dernier album en streaming sur Apple Music, tandis que Thom Yorke a carrément quitté Spotify et Deezer.
En France, ce sujet est aussi vif. Il y a un peu plus d’un an, l’ADAMI s’est invitée dans les colonnes du Monde via une publicité pour dénoncer les trop faibles revenus tirés des plateformes musicales, dont les gains profitent principalement aux maisons de disques et aux sites eux-mêmes, plutôt qu’aux artistes.
Le streaming ou le piratage
Ces critiques, Spotify les digère assez mal. Dans un article publié fin 2014, le PDG avait répliqué en livrant ses chiffres (2 milliards ont été versés aux labels, éditeurs et sociétés de gestion collectives pour qu’elles distribuent aux auteurs et aux artistes-interprètes), puis s’était efforcé de rappeler que la seule autre alternative, à savoir le piratage, n’offrait rien aux artistes. Autrement dit, « c’est nous ou le chaos ».
« Deux chiffres : zéro et deux milliards ». « Le piratage ne paie pas un centime aux artistes. Rien, zilch, nada. Spotify a payé plus de deux milliards de dollars aux labels […]. Un milliard de dollars depuis que nous avons démarré Spotify de 2008 jusqu’à l’an dernier, et un autre milliard depuis lors », notait-il alors, écartant d’un revers de main l’idée que le piratage peut aussi jouer un rôle dans la visibilité et les gains d’un artiste.
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