Quand on regarde le casting réuni par Square Enix pour développer Final Fantasy XVI, on se dit que l’éditeur n’a fait appel qu’à des pointures. Le meilleur pour la musique, le meilleur pour les combats, le meilleur pour le design des personnages… On se croirait vraiment en face des Avengers du jeu vidéo japonais. En prime, cette fine équipe est dirigée par le producteur Naoki Yoshida, soit l’homme qui a sauvé le MMORPG Final Fantasy XIV après un premier lancement raté.
Pourquoi associer une telle somme de talents pour un seul jeu vidéo ? Tout simplement parce que ce Final Fantasy est le projet le plus ambitieux de Square Enix depuis très longtemps. L’idée est aussi d’éviter de retomber dans les mêmes travers que Final Fantasy XV, épisode considéré comme malade et qui est loin d’avoir remporté tous les suffrages, malgré des qualités certaines. Il y a enfin la volonté d’offrir une aventure majestueuse aux propriétaires de la PlayStation 5. Bonne nouvelle : cela en prend le chemin, à en croire nos premières heures passées dans Final Fantasy XVI. Le jeu prévu pour le 22 juin sur PS5.
Final Fantasy XVI, ou l’efficacité avant tout
Alerte chien mignon !
Comme Jon Snow dans Game of Thrones, Clide est accompagné d’un animal. Son chien est même un allié intéressant pendant les combats.
Quelque chose risque de vous frapper lors de l’introduction de Final Fantasy XVI : le ton employé. Je n’ai pas le souvenir d’avoir joué à une aventure aussi sanglante et violente, au sein de la saga phare de Square Enix. Loin d’être aseptisée, l’ambiance respire la maturité, délaissant volontiers les poncifs du genre (un héros androgyne qui doit sauver le monde) pour un récit qui lorgne sur Game of Thrones. Oui, vous lisez bien : dans certaines de ses inspirations, Final Fantasy XVI rappelle l’univers imaginé par George R.R. Martin. En bref, il y a une lutte de pouvoir entre différents camps, et Clide, un chevalier censé protéger son petit frère, se retrouve en plein milieu.
Plus important encore que ce qu’il cherche à raconter (attention, le jeu est très bavard), Final Fantasy XVI s’appuie sur une mise en scène d’orfèvre. Tout est pensé pour impressionner, et ce n’est pas qu’une question de beauté graphique (le niveau de détails sur les décors…). La manière dont les combats sont amenés est spectaculaire. Pour qui chercherait à en prendre plein les yeux devant sa télévision, Final Fantasy XVI s’impose comme un choix tout trouvé. C’est particulièrement vrai quand les Invocations, d’immenses créatures chères à la franchise, apparaissent. Le monde semble s’arrêter pour les contempler en train de se battre, emportant tout sur leur passage. C’est vraiment majestueux, et jamais les Invocations n’ont été aussi effrayantes et puissantes.
Irréprochable et très avenant sur la forme, Final Fantasy XVI s’en remet à un gameplay universel pour attirer un maximum de monde : « Le premier véritable Action RPG de la saga », peut-on lire sur le site officiel. Cette emphase sur l’action permet de proposer des affrontements dynamiques et très plaisants. Ils font penser aux meilleurs représentants du genre beat them all (tel Devil May Cry 5), mais renferment suffisamment de technicité pour ne pas tomber dans la tâche rébarbative. Ils ont même tendance à tirer sur la longueur, ce qui forcera la joueuse ou le joueur à être suffisamment attentif pour triompher. L’équilibre semble là, avec accessibilité nécessaire et profondeur bienvenue (ce qu’il faudra confirmer sur la longueur).
En résulte un gameplay d’une efficacité redoutable, entre le bon agencement des options à disposition (l’esquive qui ralentit le temps, les pouvoirs) et la progression automatisée. On rappelle par ailleurs que Final Fantasy XVI intègre un système d’anneaux qui s’apparentent à des options pour modifier la difficulté. Plutôt que de passer par des modes classiques, les développeurs préfèrent proposer des assistances spécifiques, qu’on est libre d’activer. C’est très malin de leur part, puisque cela permet de personnaliser son défi et d’éviter les incessants débats sur la difficulté dans les jeux vidéo. Que les fans se rassurent tout de même, Final Fantasy XVI est plus Devil May Cry que Dark Souls.
Si tout semble maîtrisé de A à Z dans le jeu de Square Enix, c’est certainement en raison de cette structure qui refuse de tomber dans un monde ouvert générique. À l’instar des derniers God of War, Final Fantasy XVI garantira l’opportunité d’explorer quelques zones étendues. Mais il ne vous abandonnera jamais sur une carte immense qui diluerait tous ses efforts narratifs dans du contenu assommant et superfétatoire. Il n’y a aucune prise de risque de ce point de vue, et c’est tant mieux. Final Fantasy XVI préfère viser l’excellence avec un pragmatisme effarant, derrière son goût du travail bien fait. Soit la marque de Naoki Yoshida.
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