Avec l’essor des intelligences artificielles, l’industrie du jeu vidéo voit déjà des évolutions. Le potentiel des IA est tel que plusieurs entreprises s’y intéressent fortement. C’est le cas de Blizzard Entertainment, qui a débuté l’entrainement d’une IA génératrice d’images sur certains de ses jeux, comme Overwatch, World of Warcraft ou Diablo. L’objectif de ce procédé est clair : concevoir une IA qui à terme, sera capable de créer des images que les développeurs pourront utiliser.
C’est dans un mail d’Allen Adham, un des dirigeants de Blizzard, que les membres de l’entreprise ont été prévenus pour cette démarche. Le mail, auquel a eu accès le New York Times, date du mois d’avril 2023 et présente cette IA sous le nom de Blizzard Diffusion. Selon l’article, « Blizzard espère que cette technologie permettra d’alléger les tâches de conception et de développement et de rendre la création de jeux vidéo plus amusante ». Un espoir partagé par de nombreux autres studios.
À quoi doit servir Blizzard Diffusion ?
Dans son mail, Adham explique à ses employés que le Blizzard est « à l’aube d’une évolution majeure » dans sa manière de construire et de gérer ses jeux. Pour l’instant, l’outil est utilisé « pour aider à générer des concepts arts pour les environnements de jeu ainsi que pour les personnages et leurs tenues ». Allen Adham a aussi mis en avant la possibilité d’utiliser les IA pour la création de « PNJ autonomes et intelligents », la « conception de niveau assistée par procédure », le « clonage de voix », le « codage de jeu » et l’« anti-toxicité ».
En plus de ces fonctions, il n’est pas impossible d’imaginer que Blizzard Diffusion pourrait, à terme, obtenir la capacité de travailler sur les scénarios de jeux vidéos. Si ce n’est pas mentionné, et compliqué à mettre en place, nul doute que Blizzard y pense pour faciliter la production de ces jeux.
Des bugs et des limites
Pour autant, Blizzard sait que Blizzard Diffusion ne sera pas performant tout de suite. La société a par ailleurs déjà abandonné l’idée d’une technologie d’apprentissage automatique brevetée pour créer des textures environnementales, comme la pierre ou la brique. Pour s’entrainer, l’IA a donc besoin d’aide humaine, ce qui est très long. Et selon Andrew Guerrero, vice-président, l’IA prend encore trop de temps aux artistes pour être vraiment efficace. Il a ainsi déclaré que « l’objectif est de supprimer un processus répétitif et manuel et de permettre aux artistes de consacrer plus de temps à la créativité ».
Si Blizzard s’est lancé dans un tel projet, c’est parce que la société est bien consciente des risques qui entourent les IA. Plusieurs employés ont ainsi reçu un autre mail rédigé cette fois par Michael Vance, directeur de la technologie, dans lequel il explique qu’il ne faut pas « utiliser la propriété intellectuelle de l’entreprise avec des générateurs d’images externes ».
Il a aussi ajouté que les IA « s’accompagnent de risques nouveaux et inconnus, et nous procéderons avec prudence pour éviter les pièges », De leurs côtés, certains employés ont déjà pu constater le manque de fiabilité des IA de l’entreprise, qui ont parfois eu du mal à détecter des bugs ou à interagir en harmonie avec les environnements de jeu.
Mais avec les progrès fulgurants de l’IA, il est probable de voir Blizzard Diffusion s’améliorer rapidement sur ses points faibles.
Si Blizzard semble particulièrement investi, la société ne fait que rentrer dans une course lancée entre les éditeurs. En mars dernier, Ubisoft s’était par exemple fait remarquer avec son outil Ghostwriter, conçu pour aider les scénaristes à créer des dialogues pour les PNJ des jeux. L’utilisation des IA continue à diviser, à l’intérieur même du milieu artistique.
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