Ce que redoutaient les gens qui profitent gratuitement du compte Netflix d’un proche a fini par arriver : depuis le 23 mai, la plateforme de vidéo à la demande sur abonnement (SVOD) s’attaque au partage de compte en France. Pour le géant du streaming, il y a deux options désormais : ou vous cessez le partage de compte, ou bien vous payez d’une façon ou d’une autre.
Pour attraper les resquilleurs, Netflix a décrit sa manière d’opérer. Ici, trois signaux sont regardés : l’activité sur le compte, l’identifiant de chaque appareil s’y connectant et l’adresse IP. Cette information équivaut à la plaque d’immatriculation du point d’accès sur Internet. C’est l’adresse IP de la box qui sera utilisée, si vous accédez à Netflix via le Wi-Fi.
Pas de géolocalisation par GPS, mais par IP
Partagées en début d’année par l’entreprise américaine, ces indications incluent aujourd’hui d’une mention supplémentaire qui n’y figurait pas il y a six mois. Dans une page d’assistance intitulée « Comment configurer ou mettre à jour un foyer Netflix », la société signale qu’elle ne procède pas à une géolocalisation trop fine des appareils.
Précisément, Netflix déclare que « nous ne collectons pas de données GPS dans le but de déterminer l’emplacement physique précis de vos appareils ». Une indication qui n’existait pas en janvier, lorsque le service expliquait sa façon de faire. Nous n’en avons pas trouvé trace sur le site Internet Archive, qui sert à voir les anciennes versions des pages web.
Les données GPS concernent surtout les smartphones, car ceux-ci embarquent des composants leur permettant d’être géolocalisés via des satellites — le GPS américain ou son équivalent européen avec Galileo. Ces services permettent une détection très précise. Galileo, par exemple, est réputé pour avoir une exactitude de l’ordre du mètre.
Cet éclaircissement sur la géolocalisation ne signifie pas que Netflix ne vous localise pas. L’adresse IP peut aussi servir à déterminer le lieu d’origine de la connexion d’un appareil. C’est d’ailleurs pour cela que le marché du VPN a émergé, pour contourner le filtrage géographique : la connexion transite par un serveur situé à l’étranger, pour faire croire que l’on s’y trouve.
Cependant, l’adresse IP est un indicateur considéré comme plus approximatif que le GPS ou Galileo. C’est jugé fiable au niveau d’une ville ou d’un pays, mais bien moins à une échelle plus resserrée. Des raisons techniques expliquent les limites de la géolocalisation par adresse IP. D’ailleurs, Netflix ne se base pas uniquement sur ce critère pour surveiller les comptes.
Netflix propose trois options en cas de squattage de compte :
- soit le partage avec des tiers est interrompu
- soit le passager clandestin migre son profil sur son propre compte (et paie son abonnement, à partir de 8,99 euros par mois)
- soit le ou la propriétaire du compte principal ouvre un « sous-compte », avec une facturation à 5,99 euros par mois.
Contrôle des réseaux Wi-Fi
Autre élément qui sera pris en compte, mais qui n’est pas précisé dans les pages d’assistance de la plateforme : le contrôle des réseaux Wi-Fi. L’application notera par quel moyen la connexion se fait. À BFM TV, la société indique qu’il sera possible de tolérer jusqu’à deux réseaux Wi-Fi utilisés fréquemment, même s’ils n’ont pas la même adresse IP.
Ces deux réseaux Wi-Fi différents et distants pourront être liés à un même foyer. Si la connexion se fait avec une liaison mobile, ce sera différent. Il est question d’une règle exigeant une reconnexion par Wi-Fi de temps en temps pour s’assurer que le téléphone, la tablette ou l’ordinateur portable se trouve bien toujours dans les parages du foyer.
Cette souplesse concernant les réseaux Wi-Fi vise à prendre en compte celles et ceux qui auraient une résidence secondaire, avec une connexion Internet sur place, ou bien des cas de figure comme une garde alternée. Un enfant passant une partie de son temps au domicile d’un parent avant d’aller chez l’autre pourra en principe se servir du même compte, sans dépense additionnelle.
(mise à jour avec des précisions concernant le réseau Wi-Fi)
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !