2023 signe définitivement la grande entrée des icônes des années 1980 à la télévision. Après Shrinking, la première série avec Harrison Ford, dans laquelle il excelle du haut de ses 80 ans, c’est l’ami « Schwarzy » qui découvre enfin le petit écran. L’interprète de Terminator et ex-gouverneur de Californie a élu domicile sur Netflix pour sa toute première série en tant que comédien : Fubar. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Arnold Schwarzenegger prouve qu’il en a encore sous le capot dans ces 8 épisodes, tous disponibles dès ce jeudi 25 mai 2023.
On le retrouve ainsi sous les traits de Luke Brunner, un espion de la CIA sur le point de profiter d’une retraite bien méritée, en voguant sur le bateau de ses rêves. Mais ses espoirs sont bien vite balayés lorsqu’il doit reprendre du service pour exfiltrer un agent en mission, qui ne donne plus signe de vie. Les choses vont se compliquer lorsque ce mystérieux confrère se révèle être… Emma, sa propre fille.
Fubar : Duo très spécial
Si vous avez passé de nombreux vendredis soirs à enchaîner les épisodes de NCIS sur M6 ou que les comédies d’action d’Arnold Schwarzenegger comme Un Flic à la maternelle ont bercé vos jeunes années, alors préparez-vous à retrouver le même mélange savoureux avec Fubar. Certes, la série n’invente pas l’eau chaude et vous ne trouverez rien de nouveau sous le soleil dans cette première saison, calibrée pour le grand public. Mais au fil des épisodes, ce récit d’espionnage familial se révèle être une bonne surprise.
L’alchimie est ainsi immédiate entre Arnold Schwarzenegger et Monica Barbaro (Top Gun : Maverick), qui incarne sa fille. Leurs tempéraments explosifs donnent souvent lieu à des séquences mi-émouvantes, mi-comiques, entre deux missions de la plus haute importance. Dès l’épisode 1, on comprend qu’on a affaire à un duo un peu spécial lorsque père et fille, imperturbables, se disputent à propos de leur situation familiale, tout en renversant un criminel en voiture. Cette capacité à mener à bien leur devoir d’agents, coûte que coûte, malgré leurs relations personnelles, prend d’ailleurs une place centrale dans la narration. Un parti pris scénaristique vu et revu, que l’on aurait d’ailleurs aimé plus subtil.
On vient pour l’action, on reste pour le fun
Comme souvent dans ce genre de productions, Fubar mise surtout sur les quiproquos, les malentendus, les gags à répétition et les situations incongrues pour allumer sa flamme comique. C’est étonnement cet aspect humoristique qui fait tenir la série, là où les scènes d’action souffrent d’un classicisme parfois agaçant. On commence ainsi Fubar avec l’envie de débrancher son cerveau devant des explosions et des bastons de gros bras, mais on reste plutôt pour l’ambiance bon enfant qui s’en dégage.
L’aspect décalé de la série est particulièrement bien assuré par le duo improbable formé par Ruth (ou Roo) et Aldon, deux agents de la CIA aux rôles finalement secondaires, mais dont le pouvoir comique produit des merveilles. On adore entendre les punchlines savoureuses de ces deux clichés ambulants, qui n’ont clairement pas assez de temps d’écran pour sortir de leurs carcans de lesbienne au franc-parler et de beau gosse à l’assurance agaçante. Il reste que leur complicité sert régulièrement de dédramatisation bienvenue, dans des séquences qui ne laissent pas beaucoup d’espoir à nos héros (mais qui finissent toujours bien, évidemment).
« Who Run The World? Girls! »
La série s’amuse également à pointer du doigt le choc des générations entre Emma et Luke, entre la modernité de l’une et la vision old school de l’autre. Au passage, les 8 épisodes épinglent même les stéréotypes de genre, les rôles assignés aux femmes et la façon dont les hommes contrôlent encore trop régulièrement leurs vies. On ne s’attendait clairement pas à entendre des discussions féministes sur la maternité ou à voir un sex-toy s’activer dans une comédie d’action de ce calibre.
Il faut avouer que cette perspective moins patriarcale, qu’elle soit motivée par une simple envie de coller à l’air du temps ou non, sonne comme une bonne nouvelle. Dans le genre d’espionnage, encore trop codifié comme masculin, l’arrivée fracassante de figures féminines comme celle d’Emma Brunner ou de Nadia Sinh dans Citadel, sur Prime Video, était très attendue. On a bien besoin de modèles comme ces femmes badass et indépendantes, même si elles restent malheureusement encore trop babysittées par leurs coéquipiers mâles.
La relève de NCIS est là
Et justement, que fait Arnold Shwarzenegger dans tout ça ? Et bien, il continue de faire ce qu’il fait de mieux depuis des décennies : mettre ses muscles au profit de scénarios d’action souvent remplis de poncifs du genre, mais finalement plutôt addictifs. Il excelle toujours dans ce type de rôle ronchon, au grand cœur, et qui parvient à déclencher le rire avec peu de gestes. On sent tout de même un jeu moins naturel, parfois plus forcé, qui laisse le champ libre à Monica Barbaro pour démontrer son aisance en toutes circonstances. C’est elle, la véritable star de la série, même si Schwarzy ne démérite pas et prouve qu’il a toujours la forme, en tant que roi des comédies d’action.
On termine ainsi Fubar avec la sensation d’avoir trouvé la relève parfaite aux bandes façon NCIS et autres séries policières qui peuplent nos écrans depuis si longtemps. Et, à vrai dire, on ne demandait pas beaucoup plus à cette agréable compilation d’explosions et de tension familiale, dont les cliffhangers ravageurs nous accrochent, comme prévu, à la fin de chaque épisode. Un véritable petit plaisir (non) coupable.
Le verdict
Fubar
Voir la ficheOn a aimé
- Arnold Schwarzenegger, toujours là
- La révélation Monica Barbaro
- Ruth et Aldon ❤️
On a moins aimé
- Un peu trop de clichés quand même
- Un scénario vu et revu
- Barry, l’éternel geek célibataire, au secours
Créée par Nick Santora, qui a notamment officié à l’écriture de séries comme Les Sopranos ou Prison Break, Fubar s’annonçait comme les premiers pas explosifs d’Arnold Schwarzenegger sur le petit écran. Son duo avec Monica Barbaro fait des étincelles tout au long de ces 8 épisodes d’espionnage en famille, qui enfilent les stéréotypes comme les perles. Fubar repose donc sur une tonne de clichés pour fonctionner, mais elle le fait bien. Et, après tout, a-t-on vraiment besoin de plus, lorsqu’on cherche une comédie d’action efficace et fun ?
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